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Le Marché Bonsecours

Au printemps 1844, l'architecte William Footner remporte à MONTRÉAL un concours d'architecture qui lui permettra de concevoir le nouvel édifice du marché Bonsecours.

Le Marché Bonsecours

Au printemps 1844, l'architecte William Footner remporte à MONTRÉAL un concours d'architecture qui lui permettra de concevoir le nouvel édifice du marché Bonsecours. Les travaux s'échelonnent de 1844 à 1848, bien que les premiers occupants s'installent dès janvier 1847, alors que l'ouverture du marché se fait sans cérémonie officielle. Les marchands occupent le sous-sol ouvrant sur la rue de la Commune et le rez-de-chaussée sur la rue Saint-Paul.

Devant l'excès des coûts déjà engagés soit plus de trois fois le budget initial, William Footner est alors remplacé par l'architecte George Brown, qui s'assurera de mener à bien la fin des travaux. En 1847, le dôme extérieur est complété de même que les extrémités; quant au hall central il sera modifié du projet initial pour être achevé en 1848. C'est un poste de police qui prendra d'office l'extrémité sud-ouest de l'immeuble en 1848.

Comme Montréal jouissait du statut de capitale du Canada-Uni depuis 1843, le marché Bonsecours remplaçait le marché Sainte-Anne, emplacement du Parlement, incendié lors d'une manifestation tory. L'hypothèse est donc émise à savoir que le nouvel édifice Bonsecours abriterait de façon permanente les chambres d'assemblée du Canada-Uni, l'architecture venant appuyer cette idée. Bien que la ville ne compte à l'époque qu'à peine 50 000 habitants, le projet du marché Bonsecours se fait valoir d'abord par son immensité, son dôme spectaculaire et son emplacement remarquable, trois facteurs venant vraisemblablement appuyer cette idée. Cependant, Montréal perdra en 1849, son statut de capitale ce qui forcera l'orientation nouvelle de l'édifice du marché Bonsecours.

Un hôtel de ville sera logé, en 1850, dans l'aile ouest de l'édifice. Inauguré en 1852, l'hôtel de ville est agrémenté d'un balcon extérieur d'apparat, fierté de monsieur Brown. Viendra ensuite une salle de concert, dans l'aile est. Jusqu'en 1878, le marché Bonsecours sera le rendez-vous du tout Montréal pour y voir des spectacles, concerts - salle d'une capacité de 3000 personnes - expositions et banquets. Quant au marché lui-même, des escaliers relient les étals aux celliers permettront au marché une vocation permanente. Le portique devant la rue Saint-Paul sera terminé en 1860, alors que les colonnes en fonte attendaient leur vocation depuis plus de vingt ans dans la fonderie St-Mary's du faubourg Québec. Le dessin initial par ailleurs prévoyait un portique semblable ouvrant sur le fleuve, mais cette idée fut abandonnée.

En 1846, l'Institut canadien devint le premier locataire du marché Bonsecours pour y célébrer le 24 juin une grande FÊTE DE LA SAINT-JEAN-BAPTISTE. À partir des années 1850, le marché Bonsecours verra plusieurs miliciens utiliser les locaux du dernier étage. C'est en 1888, que le marché perdra ses fonctions culturelles au profit d'autres édifices éparpillés dans le centre de la ville. L'hôtel de ville et le poste de police fermeront leurs portes en 1878.

Le marché quant à lui, continue de s'étendre jusqu'au Champ-de-Mars, à travers même la Place Jacques Cartier, notoriété qui lui vaut le nom de Grand marché central. Tous les épiciers et restaurateurs viennent s'y approvisionner et ce jusqu'au début des années 1960.

En 1948, un incendie majeur vient détruire l'édifice du marché Bonsecours qui perdra par ce tragique événement son superbe dôme. D'autres incendies surviendront malheureusement au cours des années suivantes qui amèneront le marché à fermer définitivement ses portes en 1963.

La Ville émet alors l'idée de démolir complètement le marché Bonsecours au grand dam de la population qui au contraire, exige une reconstruction. Comme l'arrondissement du Vieux-Montréal est en pleine restructuration, le caractère historique est mis de l'avant et la reconstruction du marché Bonsecours est acceptée. Un dôme en métal sera même refait, réplique de l'original; des murs intérieurs en béton armé seront érigés pendant que la façade sera restaurée. Des fonctionnaires de la fonction publique occuperont les locaux jusqu'en 1990, alors que le marché Bonsecours reprendra sa vocation publique. À l'occasion du 350ième anniversaire de la fondation de Montréal, le hall d'entrée sera refait à l'image de l'original et les murs accueilleront des expositions. Quant au rez-de-chaussée, sa mission commerciale reprendra en permettant à divers artisans d'y exploiter des boutiques d'art et d'artisanat. En 2004, de nouveaux projets de restauration permettront d'ouvrir à nouveau les portiques, fermés depuis des décennies. En 2001, un nouveau balcon, face au port est ajouté et on refait en plus tout l'éclairage architectural de l'édifice.

Aujourd'hui siège du Conseil des métiers d'art du Québec, le marché Bonsecours est le plateau idéal pour les artisans en mode, création de bijoux, meubles et objets design. Ses nombreux restaurants privilégient les produits du terroir dans une note historique et les nombreuses salles en location des niveaux supérieurs font la joie lors de différentes fonctions tant culturelles que privées. En hiver, une patinoire agrémente la façade donnant sur le fleuve et ajoute en ces soirées froides une note à la fois nostalgique et romantique de ce bel édifice patrimonial.

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