Alexander Knox Sandy Paton (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Alexander Knox Sandy Paton (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Alexander Knox Sandy Paton a servi dans l'armée pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Alexander Paton ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Alexander Paton
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Lettre présentée à M. Paton pour l'informer officiellement de son attribution de la Croix Militaire pour son action dans le village de Totes pendant la campagne de Normandie.
Alexander Paton
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Citation décrivant les actions d'Alexander Paton dans le village de Totes pendant la campagne de Normandie en 1944. La Croix Militaire a été remise à M. Paton pour galanterie.
Alexander Paton
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Alexander Paton, 1945.
Alexander Paton
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Médailles d'Alexander Paton, avec la Croix Militaire à l'extrème gauche.
Alexander Paton
Donc je suis ressorti du véhicule et j’ai allumé une cigarette et j’ai tenu la cigarette dans la main et j’ai demandé à ma troupe de me suivre et j’ai traversé Falaise à pied. C’était complètement dévasté, vraiment comme s’il y avait eu un tremblement de terre.

Transcription

Mon régiment, le 8e Reconnaissance Regiment, notre tâche était de trouver l’ennemi et de rester en contact avec l’ennemi. On a atterri cinq jours après le Jour J et notre rôle était de nous emparer de l’aéroport de Carpiquet et aussi de la ville de Caen [France]. On a combattu à partir de la Normandie, on a capturé l’aéroport de Caen et ensuite il y a eu la brèche de Falaise et le combat pour Falaise. Des pertes incroyables là-bas, pour nous et pour les Allemands. Mais on a réussi à faire une percée à Falaise et on a capturé l’Allemand Kurt Meyer. Après notre percée, notre travail était d’ouvrir les ports de la Manche. En ce temps-là, tout l’approvisionnement pour l’armée de [Général George] Patton en direction de Berlin arrivait par la plage. C’était très difficile de recevoir assez d’approvisionnements. On nous a envoyé là-bas pour évacuer les Allemands des ports de la Manche, faire entrer les navires et les décharger correctement. Et on est passé par la Hollande pour faire ça. Dieppe [France] était un port dont ils voulaient s’emparer parce qu’il pouvait leur être utile. En remontant la Manche, on est arrivé à Anvers [Belgique] et finalement à Dieppe. Notre troupe était à la tête de l’escadron et on m’a donné l’ordre de saisir et tenir le petit village de Tôtes à côté de Dieppe, en assurer la sécurité et le tenir. Donc on y est allé, on a capturé le village, on était en train de rassembler des prisonniers quand soudain on s’est trouvé sous le feu d’un ennemi équipé d’armement plutôt lourd. J’ai organisé ma troupe et on a réussi à tenir les forces ennemies en respect jusqu’à l’arrivée du reste de mon escadron. Et la chose c’est que c’était Dieppe, c’était une chose canadienne, vous voyez. Donc on a tenu Tôtes, un petit village en dehors de Dieppe. Du fait que nous avons tenu ce petit village et immobilisé la force ennemie qui essayait de nous évincer, la 2e Division canadienne, qui était la division de Dieppe avec les Essex Scots et tous ces gars, a pu avancer et assurer la sécurité de Dieppe. La chose c’est qu’ils étaient plus nombreux que nous, un contre quatre ou cinq. On était directement sous leurs tirs et c’est incroyable que je n’aie pas été touché. À ce moment-là, on était dans des véhicules blindés à roues. Vous êtes dans votre véhicule blindé et vous parlez dans votre radio, vous donnez des ordres aux autres véhicules blindés, mais à un moment donné, je suis sorti du véhicule blindé et j’ai organisé la troupe à terre pour que nous puissions immobiliser l’ennemi. On a souvent fait ça, mais il s’est trouvé que le commandant de la division était dans les parages, par pure chance. Parce que j’avais fait des opérations de ce genre tout au long de notre route à partir de Caen, la brèche de Falaise et jusqu’en Hollande, on a souvent fait ça. On nous a donné une tâche à faire qui s’appelait opération de capture. C’est un travail fait par la cavalerie, les régiments de reconnaissance. Au début, on a commencé avec des motos. Ensuite, on a eu des petits véhicules blindés à roues puis, des gros véhicules blindés à roues. Après, on a fait la percée à Caen et à Falaise, la brèche de Falaise, ça a été le tournant décisif. Je me souviens que les Allemands essayaient de s’échapper. Bien sûr, on avait le contrôle des airs. On a causé énormément de pertes quand ils passaient par cette brèche étroite en essayant de fuir parce que les Américains étaient de l’autre côté. On est arrivé à Falaise et il commençait à faire sombre et le chauffeur ne voyait pas bien, vous ne pouvez pas voir les lumières. Donc je suis ressorti du véhicule et j’ai allumé une cigarette et j’ai tenu la cigarette dans la main et j’ai demandé à ma troupe de me suivre et j’ai traversé Falaise à pied. C’était complètement dévasté, vraiment comme s’il y avait eu un tremblement de terre. Il y avait beaucoup de morts dans la rue. Je marchais très lentement parce que vraiment je ne voyais rien. On ne voulait pas qu’on voit de la lumière. Et finalement, je me suis arrêté parce que j’avais réussi à faire traverser la troupe et il commençait juste à y avoir de la lumière, l’aube commençait à poindre. Donc on avait traversé Falaise, c’était le début de la percée de Falaise.