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Opération Lumière du matin

On a baptisé « Lumière du matin » la première phase de l'opération de recherche entreprise pour retrouver le satellite à propulsion nucléaire soviétique qui, de façon accidentelle, est retournée dans l'atmosphère terrestre au-dessus du Nord du Canada le 24 janvier 1978.

Opération Lumière du matin

On a baptisé « Lumière du matin » la première phase de l'opération de recherche entreprise pour retrouver le satellite à propulsion nucléaire soviétique qui, de façon accidentelle, est retournée dans l'atmosphère terrestre au-dessus du Nord du Canada le 24 janvier 1978. C'est presque tout de suite après sa mise en orbite, le 18 septembre 1977, que Cosmos 954 avait adopté un comportement bizarre. En tout début de journée, le 24 janvier, les problèmes de friction du satellite ont augmenté alors qu'en accomplissant sa dernière orbite, il s'engage plus profondément dans la couche atmosphérique. NORAD avait déterminé son heure de rentrée et, à l'aide du télescope de sa station de poursuite située à Hawaii, avait aperçu la lueur rouge foncé laissée par le passage du satellite en direction des îles de la Reine-Charlotte [Haida Gwaii]. Quelques minutes plus tard, des habitants de Yellowknife, T.N.-O., ont observé un brillant objet blanchâtre qui traversait le ciel.

On a d'abord envoyé les débris à Edmonton pour les expédier ensuite à l'Établissement de recherches nucléaires de Whiteshell à PINAWA, Manitoba, à des fins d'analyse et de stockage définitif. Lors des recherches les plus intenses, près de 220 personnes se trouvaient à Edmonton et à Yellowknife, qui servaient de bases d'opérations des hélicoptères utilisés pour les recherches. C'est le 26 janvier, en fin de journée, que l'on a trouvé le premier objet carbonisé près de l'embouchure de la rivière Hoarfrost, à 27 km au nord de Fort Reliance. La découverte subséquente d'un plus grand nombre de pièces a contribué à confirmer l'hypothèse qu'il s'agissait bien des restes du coeur d'un réacteur nucléaire qui aurait fondu ou se serait désintégré dans les couches supérieures denses de l'atmosphère, ce qui correspond à peu près à l'assertion lancée par les Soviétiques le 24 janvier. Il devenait évident qu'il ne fallait plus se demander si le coeur avait atteint le sol, ni s'inquiéter du danger qu'il représentait. Pourtant, certains fragments du coeur, de dimension plus importante, dont la radioactivité élevée pouvait être mortelle, ont été retrouvés sur la glace au milieu du Grand lac des Esclaves. Le 23 février, on a récupéré le morceau présentant le plus haut taux de radioactivité, un fragment de la dimension d'une pièce de cinq cents.

À cause de la débâcle, l'opération « Lumière du matin » a pris fin le 20 avril. Les recherches se sont déroulées sur un territoire d'une superficie supérieure à 124 000 km2 et plus de 4 500 heures de vol ont été consignées. Les recherches englobaient toutes les zones habitées, y compris les sites des Jeux d'hiver de l'Arctique de 1978 à Hay River et à Pine Point.

La deuxième phase de l'opération de recherche, de juillet à octobre, a été effectuée à contrat par la COMMISSION DE CONTRÔLE DE L'ÉNERGIE ATOMIQUE. À la mi-octobre, on avait retrouvé plus de 4000 particules, fragments et morceaux et effectué plus de 4700 analyses de laboratoire. Les opérations de recherche et de nettoyage s'étaient étendues à toutes les zones habitées, selon les saisons, incluant l'aire de nidification de la grue blanche d'Amérique dans le PARC NATIONAL WOOD BUFFALO. Les coûts engagés au cours de la première phase, par les divers ministères et organismes canadiens ont totalisé 12 048 239 $, dont 4 414 348 $ qui ont été réclamés à l'URSS en vertu de la Convention sur la responsabilité internationale de 1972 pour les dommages causés par des objets spatiaux. Au cours de la deuxième phase, l'ensemble des coûts a atteint 1 921 904 $ dont un montant de 1 626 825 $ était réclamé par le Canada. On estime à environ 3 millions de dollars la somme remboursée par l'URSS.

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