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Orgues mécaniques

Orgues mécaniques. Instruments mécaniques comportant un cylindre ou baril piqué de goupilles et relié à une manivelle qui actionne un jeu de tuyaux d'orgue ou de languettes de métal. Les instruments à tuyaux sont habituellement fixes tandis que les autres sont portatifs.

Instruments mécaniques comportant un cylindre ou baril piqué de goupilles et relié à une manivelle qui actionne un jeu de tuyaux d'orgue ou de languettes de métal. Les instruments à tuyaux sont habituellement fixes tandis que les autres sont portatifs. Bien qu'ils furent en usage dès le XVIe siècle - et peut-être même plus tôt - les orgues mécaniques connurent leur plus grande popularité en Grande-Bretagne à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe. Vers 1850, plus de 500 étaient en usage dans les églises britanniques. Plusieurs furent aussi installés dans des églises canadiennes, leur fonctionnement mécanique étant jugé plus sûr pour l'accompagnement des psaumes et des cantiques que le jeu d'un organiste amateur. Ainsi, l'église Saint George's de Kingston, Ont., possédait un orgue mécanique avant 1800. L'église Saint John's de York Mills, à Toronto, a conservé un orgue doté de trois cylindres interchangeables contenant chacun 10 hymnes. Cet instrument fut acheté à Londres en 1847 et, jusqu'en 1864, fournit l'unique source d'accompagnement au chant des fidèles. Les seuls instruments fabriqués au Canada que l'on connaisse sont ceux de Richard Coates, dont deux subsistent encore. L'un, construit vers 1818 pour les Enfants de la paix, est en montre au temple de Sharon, Ont.; il contient 20 mélodies réparties sur deux cylindres interchangeables. Après sa restauration, réalisée dans les années 1970 par Geoffrey Payzant et Stewart Duncan, il était encore exposé au temple de Sharon en 1990 et l'un de ses hymnes, « China » de Timothy Swan's, y fut joué et gravé sur l'enregistrement Music at Sharon (1982, Mel. SMLP-4041).

Les orgues mécaniques ne furent cependant pas tous destinés à un usage liturgique. Tel fut probablement le cas d'« un orgue de chambre neuf et complet avec deux cylindres et les airs les plus en vogue », annoncé dans La Gazette de Québec, le 12 juillet 1787, et de celui de l'« orgue mécanique qui coûte soixante guinées à Londres », vendu aux enchères dans la même ville le 3 avril 1797. Même chose probablement pour l'orgue mécanique qu'apporta l'explorateur anglais William Edward Parry (sir William par la suite) au cours de ses expéditions dans l'Arctique (1819-20, 1821-23, 1824-25) et qu'il utilisa à des fins de divertissement, pour accompagner des exercices de culture physique et amuser les enfants inuit. L'instrument de Parry est conservé à Cambridge et peut être entendu sur disque (Saydisc SCL-234).

Un autre instrument anglais se trouvait à Victoria en 1859 et un autre encore, construit à Londres vers 1845, comportant 30 cantiques répartis sur trois cylindres, fut logé quelque temps à l'église anglicane Saint Stephen's à Chambly, Québec, avant d'être vendu en 1856 ou 1857 à l'église anglicane Saint Thomas' à Rougemont, Québec, où il se trouvait toujours en 1990. Le roi George III offrit au célèbre chef indien Joseph Brant (1742-1807) un orgue mécanique avec 15 mélodies (dont 9 profanes), lequel appartient aujourd'hui au musée du Château de Ramezay de Montréal. En 1990, il n'y avait toujours aucun inventaire des orgues mécaniques subsistant au Canada.

L'orgue de Barbarie des musiciens ambulants, que l'on rencontrait souvent dans les rues et les foires canadiennes à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, comportait des languettes métalliques.

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