Ouimet, Léo-Ernest | l'Encyclopédie Canadienne

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Ouimet, Léo-Ernest

Léo-Ernest Ouimet, réalisateur, producteur, distributeur et exploitant de cinéma (Saint-Martin, Qc, 16 mars 1877 -- Montréal, 2 mars 1972). Ouimet, un des plus importants personnages de l'histoire du cinéma au Canada, est un pionnier hors pair.

Ouimet, Léo-Ernest

Léo-Ernest Ouimet, réalisateur, producteur, distributeur et exploitant de cinéma (Saint-Martin, Qc, 16 mars 1877 -- Montréal, 2 mars 1972). Ouimet, un des plus importants personnages de l'histoire du cinéma au Canada, est un pionnier hors pair. Il produit, réalise et met en marché des films canadiens bien avant que quiconque ne songe à de telles pratiques. Il se heurte au problème qu'ont connu tant de gens depuis : défendre un produit culturel local qui ne reçoit pas toujours l'audience souhaitée et affronter les attitudes impérialistes des Américains au Canada. Électricien, il devient projectionniste en milieu forain.

Il inaugure, le 1er janvier 1906, le premier cinéma permanent de Montréal, le Ouimetoscope, et fait construire un an plus tard une des premières grandes salles de cinéma en Amérique du Nord (1200 places). Pour alimenter ses salles, il devient un des premiers distributeurs de films au Canada. Afin de donner à ses programmes une saveur plus locale, il n'hésite pas à réaliser lui-même des courts métrages qu'il présente avec des films étrangers. Ainsi, il tourne des films mettant en vedette sa famille, Mes espérances en 1908, et des actualités, L'Affaire de la gare Windsor (1909), Le Congrès eucharistique de Montréal (1910) ou La Chute du pont de Québec (1916). On a recensé plus de 80 titres de films produits ou réalisés par Ouimet (presque tous perdus), ce qui en fait le plus important cinéaste canadien des années 1900-1910. Il entre en conflit avec le clergé qui veut interdire le cinéma le dimanche mais la Cour suprême lui donne raison en 1911. En 1915, il fonde la Specialty Film Import qui compte six succursales au pays et produit les British Canadian Pathé News. Il tourne, en 1918, trois docu-fictions dont Le Feu qui brûle. Après la guerre, il décide d'aller gagner sa vie à Hollywood où il réalise un long métrage, Why Get Married (1924). Sa carrière cinématographique se termine à cette époque malgré quelques retours épisodiques durant les années 30 et après sa retraite.

Son rôle fondamental dans l'histoire du cinéma canadien lui vaut plusieurs mais tardives reconnaissances officielles, dont celle de la Canadian Picture Pionneers Association.

Chaque année, l'Association québécoise des critiques de cinéma remet le prix L.E. Ouimet pour récompenser le meilleur long métrage québécois de l'année.

Filmographie sur le cinéaste : La Conquête du grand écran(André Gladu, 1996).

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