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Société Elizabeth Fry

La Société Elizabeth Fry est un organisme de services sociaux à but non lucratif qui offre du soutien aux femmes et filles qui sont confrontées au système de justice pénale canadien. Cette Société fournit un éventail de services aux femmes qui sont criminalisées ou qui sont à risque d’être criminalisées. Elle s’emploie à réduire l’impact de la criminalisation, à offrir des chances égales aux femmes qui se trouvent dans le système judiciaire, et à autonomiser les femmes marginalisées.

Elizabeth Fry fait la lecture aux prisonnières

Gravure sur bois représentant Elizabeth Gurney Fry faisant la lecture aux prisonnières de la prison Newgate, à Londres (dans les années 1860).
(œuvre d’art de Jerry Barrett, avec la permission de John Johnson Collection of Printed Ephemera, Bodleian Library, Oxford University)

Termes clés

Criminalisation

La criminalisation est le processus par lequel les individus sont transformés en criminels et les actes sont transformés en crimes. Ceci peut se produire lorsque des actes sont rendus illégaux par l’adoption de lois ou dans le cadre d’un processus social lié à l’éducation, à la famille ou à des développements politiques et économiques plus vastes (par exemple, la mondialisation).

Remise en liberté

La libération est le processus visant à sortir et à garder les individus hors des prisons. Les stratégies incluent la réforme juridique, la thérapie et l’éducation.

Histoire et Organisme

La Société Elizabeth Fry est d’abord créée à Vancouver en 1939. La première femme députée, Agnes Macphail, aide à ouvrir la succursale de Toronto de la Société en 1952. En 1969, l’Association canadienne des Sociétés Elizabeth Fry est fondée et s’incorpore en tant que société à but non lucratif en 1978. La société fonctionne grâce au travail à la fois de bénévoles et d’employés rémunérés. Elle reçoit du financement venant de dons de bienfaisance, des gouvernements provinciaux ainsi que du gouvernement fédéral.

La Société opère à l’échelle régionale dans les communautés à travers le Canada, et à l’échelle nationale par l’intermédiaire de l’Association canadienne des Sociétés Elizabeth Fry. Chaque société régionale se gouverne de manière autonome. Il existe 24 sociétés affiliées dans les villes à travers le Canada.


Elizabeth Fry était réformatrice de prisons britanniques et réformatrice sociale.
(avec la permission de Project Gutenberg)

Elizabeth Fry

La Société Elizabeth Fry est nommée en l’honneur d’Elizabeth (Gurney) Fry, qui a œuvré pour créer la réforme des prisons au Royame-Uni. Elizabeth Fry est née le 21 mai 1780 en Angleterre. Ses parents sont quakers. Parce que les quakers croient à l’égalité entre les femmes et les hommes, Elizabeth Fry reçoit une éducation progressiste durant son enfance. Elle croit que chaque personne possède une « lumière divine » et a une valeur innée en tant qu’être humain.

Après avoir visité la prison Newgate de Londres, en Angleterre, Elizabeth Fry commence à travailler pour améliorer les conditions des femmes incarcérées. À cette époque, la section des femmes est surpeuplée de femmes et d’enfants qui dorment sur le sol. Elizabeth Fry se porte à la défense de la réforme des prisons. En 1818, elle est la première femme à s’adresser au parlement lorsqu’elle fait pression pour une réforme législative. Elle lutte pour l’instauration de gardiennes de prison dans les prisons pour femmes. Elizabeth Fry fonde une école pour les enfants qui sont emprisonnés avec leurs mères. Elle établit également des programmes qui enseignent des compétences aux détenues. Ces programmes préparent celles-ci à leur réinsertion sociale après leur libération.

Elizabeth Fry plaide également pour de meilleurs traitements des détenues qui sont condamnées au transport vers les colonies britanniques comme l’Australie. Grâce au travail de plaidoirie d’Elizabeth Fry, les détenues peuvent voyager en toute sécurité dans des chariots fermés, de la prison au bateau. Elizabeth Fry s’assure que ces femmes sont envoyées outre-mer avec les fournitures nécessaires, et elle se rend avec elles jusqu’aux quais. Son travail aide à améliorer les conditions des femmes incarcérées au Royaume-Uni.

Elizabeth Fry est une travailleuse humanitaire perpétuelle, et elle ouvre plus tard une école d’infirmières pour soutenir les malades, ainsi qu’un organisme qui œuvre auprès des personnes dans le besoin.

Vision de la société et objectifs

Inspirée par l’approche pleine de compassion d’Elizabeth Fry en matière de réforme carcérale, la Société Elizabeth Fry travaille à améliorer la situation des femmes et filles canadiennes qui sont confrontées au système de justice. Sa vision est de construire des communautés canadiennes autour d’une justice transformatrice. Afin d’y parvenir, la Société se concentre sur les recherches, l’éducation du public et la réforme législative.

La Société s’emploie à éduquer le public sur la remise en liberté des femmes, qui consiste à faire sortir et à garder les femmes hors de prison. Ceci comprend la réduction du taux d’emprisonnement à l’aide de thérapie, d’éducation et de soutien pour les individus qui sont à risque de conflit avec la loi. La Société se porte à la défense de l’intégration communautaire plutôt qu’aux peines de prison. Elle aide les femmes qui sont condamnées à des peines d’emprisonnement à faire une transition en douceur lors de leur retour à la vie en communauté. Chaque société régionale travaille également avec d’autres groupes locaux de femmes afin de combattre le racisme, la pauvreté et la toxicomanie.

Programmes et ressources

La Société Elizabeth Fry offre de nombreux programmes et ressources pour les femmes criminalisées, incarcérées et marginalisées à travers le Canada. Chaque société locale offre un accès à des programmes et des ressources de santé, d’éducation et de services sociaux.

Comme chaque société locale est autonome, les programmes diffèrent d’une région à l’autre. Ces programmes sont conçus spécifiquement pour les femmes qui font face à des poursuites judiciaires et à l’emprisonnement. Ceci inclut des services de préparation aux procès, de l’aide juridique, un accès à la bibliothèque et à des programmes de visites familiales en prison. D’autres programmes mettent l’accent sur l’intégration communautaire après l’incarcération. Ceux-ci incluent les maisons de transition, des emplois de transition, des cuisines communautaires, des banques alimentaires et des tuteurs en alphabétisation. Certains programmes offrent du soutien pour les femmes et filles vulnérables. Ils comprennent des conseillers en toxicomanie et alcoolisme, du soutien en matière de violence conjugale, des services de consultation familiale, des services de gestion de colère et de la prévention du vol à l’étalage.

Chaque mois de mai, l’Association canadienne des Sociétés Elizabeth Fry célèbre la semaine nationale Elizabeth Fry, qui précède la fête des Mères. Durant cette semaine, la Société Elizabeth Fry vise à éduquer le public sur le fait que la majorité des femmes en prison sont des mères qui ont élevé leurs enfants seules avant de se retrouver en prison. Le thème de la semaine nationale Elizabeth Fry en 2020 était « Bâtir des communautés, non des prisons. »

En 2020, la Société souligne les façons dont la pandémie de CIOVID-19 a révélé des failles majeures concernant la sécurité au sein du système carcéral.

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