Brunet, Michel | l'Encyclopédie Canadienne

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Brunet, Michel

Michel Brunet, historien (Montréal, 24 juillet 1917 - id. 4 septembre 1985).

Brunet, Michel

Michel Brunet, historien (Montréal, 24 juillet 1917 - id. 4 septembre 1985). Diplômé de l'UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL et de l'Université Clark de Worcester (Mass), où il obtient un PhD en histoire en 1949, c'est à l'âge de trente-deux ans que le professeur Brunet débute sa carrière universitaire à l'Institut puis au département d'histoire de l'Université de Montréal. Dès son entrée en fonction, il se voit confier la chaire d'histoire des États-Unis dont il sera le seul titulaire pendant plus d'une décennie. Il ne tarde pas à s'engager résolument dans la défense et la promotion de l'École d'interprétation historique néonationaliste qui caractérise l'enseignement de l'histoire des « deux Canadas »- le Canada anglais et le Canada français - à l'Université de Montréal (voir Maurice Séguin). Le titre même de son premier ouvrage - Canadians et Canadiens. Études sur l'histoire et la pensée des deux Canadas (1954) - illustre bien cette approche interprétative. Appelé à diriger le département d'histoire en remplacement de Guy Frégault, il contribue grandement à son développement et à son rayonnement pendant les huit ans de son directorat (1959-1967).

Profondément convaincu que la connaissance historique constitue une voie royale d'approche pour la compréhension des problèmes contemporains, cet universitaire engagé assigne à l'historien un rôle d'éclaireur dans la société. « Si j'étudie l'histoire, aime-t-il proclamer, ce n'est pas pour m'ensevelir dans le passé mais pour mieux saisir le présent et prévoir l'avenir. » Michel Brunet témoigne d'une grande préoccupation intellectuelle pour le destin de la société québécoise qui se prépare alors à connaître une révolution tranquille.

L'insigne contribution intellectuelle de l'historien Michel Brunet lui vaut de nombreux prix et honneurs. Pour le plus beau des fleurons de sa production historique, intitulé Les Canadiens après la Conquête, 1759-1775 (1969), il obtient, en 1970, le prix littéraire du Gouverneur général et le prix France-Québec. En 1983, il est nommé professeur émérite de l'Université de Montréal et reçoit le prestigieux prix Léon-Gérin en guise de couronnement de son oeuvre scientifique.