Cartographie au Canada : 1763-Deuxième Guerre mondiale | l'Encyclopédie Canadienne

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Cartographie au Canada : 1763-Deuxième Guerre mondiale

Après la chute de la Nouvelle-France aux mains des Britanniques en 1760, les cartographes ont continué à créer d’importantes cartes du Canada. Le général britannique James Murray a mis au point une carte du Québec dans les années ayant précédé la signature du traité de Paris (1763). Samuel Holland, Joseph Desbarres et James Cook, trois importants arpenteurs britanniques, ont poursuivi ce travail par la suite. Les cartes des cantons et la disposition des terres agricoles étaient importantes pour la colonisation de la fin des années 1700 au début des années 1800. Les années 1800 ont également marqué le début des levés hydrographiques : des cartes ont été établies pour les Grands Lacs dès 1815 et pour la baie Georgienne en 1883. En 1904, le ministère de la Marine et des Pêches commence officiellement à élaborer des cartes pour les eaux côtières canadiennes. La version préliminaire de la première série importante de cartes du Canada, intitulée Three-Mile Sectional Maps of the Canadian Prairies, paraît en 1892. Cette série est délaissée en 1956 au profit de la série du Système national de référence géographique à l’échelle de 1/250 000 (établie en 1927).

La « carte de Murray » du Québec

Bien que la chute de Québec aux mains des Britanniques date de 1760, le traité de Paris n’est signé qu’en février 1763. Pendant la trêve, l’armée anglaise du général James Murray effectue les premiers levés détaillés d’un point en amont de Montréal jusqu’en aval de Québec. La « carte de Murray », dont on tire au moins cinq copies manuscrites, est dressée à l’échelle de 2 000 pieds au pouce (1/24 000). Elle comporte de nombreux renseignements ayant une grande importance militaire, comme la population des villages et l’emplacement des maisons, des églises et des moulins. Deux originaux de cette carte font partie de la Collection nationale de cartes et plans à Ottawa.

La côte est

Après la signature du traité de Paris, le vaste Empire colonial britannique en Amérique du Nord s’étend de l’Arctique au golfe du Mexique. D’immenses régions sont inconnues des Européens. Les côtes sont incomplètes et l’arrière-pays est sommaire sur les cartes. Pour exploiter les ressources et développer le commerce, les Britanniques ont besoin de bonnes cartes des ports, des régions côtières et de l’intérieur.

Trois excellents topographes servent l’armée britannique au Canada. Il s’agit de Samuel Holland et de Joseph Desbarres, officiers de l’armée, et de James Cook, commandant d’un navire de la flotte britannique.

Le travail est réparti entre eux. James Cook est chargé de cartographier l’île de Terre-Neuve et de la côte du Labrador adjacente. Samuel Holland, nommé topographe en chef du district nord de l’Amérique du Nord (toutes les possessions britanniques au nord du Potomac), se concentre sur la cartographie du golfe du Saint-Laurent et notamment de l’Île-du-Prince-Édouard, de l’île du Cap-Breton et de la côte de la Nouvelle-Angleterre. Joseph Desbarres, pour sa part, s’occupe de celle de la Nouvelle-Écosse qui, à l’époque, inclut l’actuel Nouveau-Brunswick.

A General Map of the Northern British Colonies in America

Les trois arpenteurs réalisent un grand nombre de cartes de grande valeur. La qualité des cartes de James Cook lui assure une excellente réputation. L’ouvrage principal de Joseph Desbarres est The Atlantic Neptune, atlas maritime de la côte est de l’Amérique du Nord contenant des cartes à diverses échelles, des vues côtières, des tables des marées et des instructions nautiques. On lui permet de publier l’ouvrage sous son nom, bien que Samuel Holland et James Cook aient créé certaines des cartes s’y trouvant.

Quant à Samuel Holland, il publie surtout des cartes terrestres en mettant évidemment à profit les levés exécutés par ses collègues. Sa General Map of the Northern British Colonies in America ou « carte générale des colonies britanniques du nord de l’Amérique » (60 milles au pouce; 1/3 801 500), établie en 1776, est l’une des plus importantes de l’époque.

Les régions intérieures de l’Ouest

En 1760, peu de cartes représentent les régions à l’ouest des Grands Lacs. Des explorateurs de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH), Henry Kelsey, Anthony Henday et Samuel Hearne, sont envoyés en reconnaissance. Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye et ses fils n’ont pu explorer qu’une partie de l’immense territoire (voir aussi Jean-Baptiste Gaultier de La Vérendrye; Louis-Joseph Gaultier de La Vérendrye). Comme aucun ne peut faire d’observations astronomiques, ils dressent à main levée des cartes approximatives ou ne font que des descriptions de routes pour indiquer leurs positions géographiques.

En 1778, la CBH engage Philip Turnor, un topographe de terrain compétent. Il dresse la carte des voies fluviales qui traversent les vastes domaines de la compagnie. Il apprend aussi à de jeunes topographes, comme David Thompson et Peter Fidler, les techniques astronomiques pour déterminer les coordonnées d’un lieu ainsi que la localisation des pistes pour ajouter des détails entre les points de référence basés sur les constantes astrales.

La CBH et la Compagnie du Nord-Ouest, qui a aussi ses topographes, se font alors concurrence. Peu après 1778, un de ces topographes, Peter Pond, découvre une route en canot pratique qui va des rivières des Prairies à l’Athabasca et au Mackenzie en passant par la ligne de crête (voir Portage La Loche). Sa carte de 1785 montrant cette voie aide des explorateurs comme Alexander Mackenzie et John Franklin à atteindre l’Arctique central.

Les éditeurs de cartes de Londres font bon usage des renseignements provenant des territoires de traite. En étudiant leurs cartes, on voit presque se dessiner le Canada. La carte nommée A Map Exhibiting All the New Discoveries in the Interior Parts of North America ou « carte montrant toutes les nouvelles découvertes dans les régions intérieures de l’Amérique du Nord », publiée par Aaron Arrowsmith en 1795 et 19 fois mise à jour jusqu’après 1850, est remarquable.

En 1857, deux expéditions scientifiques, l’une canadienne, l’autre britannique, parcourent les Prairies. Le groupe anglais dirigé par le capitaine John Palliser passe trois ans dans l’Ouest. Le groupe canadien, dirigé par Simon Dawson et Henry Hind, s’attache au territoire qui sépare le lac Supérieur et la rivière Rouge. Les deux expéditions recueillent des données topographiques et géographiques qui figurent plus tard sur des cartes et dans des rapports. Ces cartes et ces rapports sont d’une grande importance dans les négociations qui précèdent l’achat de la Terre de Rupert.

La côte ouest

En 1774, le capitaine Juan Pérez Hernández et ses hommes, à bord du navire espagnol Santiago, sont les premiers Européens à apercevoir la côte du Nord-Ouest. Pérez y est envoyé pour sauvegarder la souveraineté espagnole menacée par les expéditions russes de Bering et de Chirikov le long des côtes de l’Alaska en 1741. Il remonte au nord jusqu’à l’entrée Dixon (54° N.), mais ne rapporte ni carte ni rapport détaillé.

L’année suivante, l’hydrographe espagnol Juan Francisco de la Bodega y Quadra dresse la première carte représentant une partie de la côte ouest du Canada (voir Explorations espagnoles). En 1778, James Cook tente de trouver un chenal qui communique avec l’océan Arctique. Samuel Hearne aperçoit l’océan Arctique sept ans auparavant à l’embouchure de la rivière Coppermine, mais il ne trouve aucun passage (voir Passage du Nord-Ouest).

La possession de la côte ouest est contestée pendant de nombreuses années. Au moment où des négociations diplomatiques sont entreprises en Europe pendant la controverse de la baie Nootka, l’Espagne et l’Angleterre sont autorisées à dresser des cartes de la côte pour appuyer leurs revendications.

Les cartes britanniques sont dressées par le capitaine George Vancouver en 1791-1792. Les hydrographes espagnols, pour leur part, travaillent sous la direction de Dionisio Alcalá-Galiano et de Cayetano Valdés. Il n’existe aucune animosité entre les deux groupes qui, à plusieurs reprises, s’échangent des données.

En 1793, Alexander Mackenzie, explorateur pour le compte de la Compagnie du Nord-Ouest, part du lac Athabasca et atteint l’embouchure du fleuve Bella Coola, sur le Pacifique. Au cours des 50 années qui suivent, des employés de compagnies de traite des fourrures comme David Thompson, Simon Fraser, Samuel Black et John McLeod parcourent le territoire accidenté de ce qui est actuellement le centre de la Colombie-Britannique, qu’ils font mieux connaître grâce à leurs importants levés de reconnaissance.

L’arpentage du territoire commence avec l’arrivée de Joseph Pemberton, arpenteur de la CBH, à Victoria en 1851. En 1858, il termine une carte de Victoria. On trouve de l’or dans le fleuve Fraser et, avant la fin de l’année, une véritable ruée vers l’or commence (voir Ruée vers l’or du fleuve Fraser). Un groupe du détachement des Royal Engineers, composé de 20 arpenteurs, entreprend diverses tâches, dont l’arpentage des lots urbains et la cartographie du relief.

L’Arctique

Deux expéditions par voie terrestre sont à signaler. En 1771, Samuel Hearne atteint l’embouchure de la rivière Coppermine à 67° N. En 1789, Alexander Mackenzie descend le fleuve qui porte aujourd’hui son nom jusqu’à l’océan Arctique, à environ 68° N. Les navigateurs anglais cherchent toujours le passage du Nord-Ouest. La fascination qu’exerce ce but sur eux se termine par la malheureuse expédition de John Franklin de 1845.

Au cours des tentatives pour retrouver John Franklin et ses hommes, les chercheurs entreprennent de nouvelles explorations qui permettent de dresser des cartes indiquant le tracé de la côte continentale du Canada ainsi que la position et la côte des îles au sud des détroits de Melville et de Lancaster. Les cartes de l’amirauté, dressées à partir des données ainsi recueillies, fournissent les renseignements géographiques les plus fiables jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Certaines cartes aéronautiques du nord du Canada utilisées pendant la guerre n’indiquent guère plus que ces renseignements.

Les levés des cantons dans l’est du Canada

À la fin des années 1700, des arpenteurs mesurent les propriétés pour établir des fermes. Ce travail prend de l’importance avec l’arrivée des loyalistes à partir de 1783. La colonisation de la Nouvelle-Écosse souffre de l’absence d’une procédure d’attribution des terres. En revanche, dans la province de Québec (qui comprend une grande partie du sud de l’Ontario actuel), l’installation des loyalistes se fait avec une efficacité militaire.

Le gouverneur général Frederick Haldimand et Samuel Holland conçoivent un système de cantons et de lots permettant à chaque colon d’obtenir un lot mesuré, arpenté à peu de frais et borné. Il faut donc préparer une carte de chaque canton représentant les lots et les principaux reliefs.

Le levé des Grands Lacs

Au 19e siècle apparaît un nouveau type de levés cartographiques égalant en importance les levés exécutés pour les cantons. C’est le levé hydrographique des Grands Lacs. Commencé par l’amirauté britannique, il est poursuivi par les hydrographes canadiens après 1884. Le capitaine William F. Owen commence le travail en 1815, puis le confie l’année suivante au lieutenant Henry Bayfield.

Durant les 40 années qui suivent, Henry Bayfield supervise les travaux d’arpentage touchant les Grands Lacs, le Saint-Laurent et les côtes de la Nouvelle-Écosse. On lui doit des cartes d’excellente qualité.

Les compilations

Pendant tout le 19e siècle et au début du 20e siècle, on produit des centaines de cartes de l’est du Canada, mais ce sont simplement des compilations et des versions établies à partir des données fournies par les cartes des cantons et les cartes hydrographiques. S’il faut représenter un territoire plus vaste encore, des esquisses des géologues, des forestiers et même des marchands de fourrures sont consultées.

Ces compilations produites sans travail sur le terrain sont des substituts inadéquats des cartes topographiques, mais elles ne sont pas chères à produire. Ce sont donc les seules cartes à moyenne et à grande échelle que le Canada a les moyens de se procurer.

Les « cartes de comté » et les « atlas de comté » sont très populaires. Ils ne sont pas officiels, car les données sont fournies sans frais aux éditeurs privés qui leur ajoutent des renseignements d’ordre général. Ils indiquent les routes et les pistes ouvertes par les colons, de même que les magasins, les moulins, les quais, les églises et, dans de nombreux cas, les maisons. L’échelle varie de 40 à 128 chaînes au pouce (1/31 680 à 1/101 376), selon la superficie du comté. Pour stimuler la vente, l’éditeur inscrit le nom du propriétaire sur chaque lot.

Les services gouvernementaux compilent également des cartes à partir des données de levés. Quand Samuel Holland meurt en 1801, Joseph Bouchette est nommé arpenteur général par intérim du Bas-Canada et arpenteur général en 1804. Il réalise deux cartes remarquables du Québec, l’une en 1815 à 2,66 milles au pouce (1/168 530) et sa version révisée en 1831 à 2,8 milles au pouce (1/177 400). La carte de la Nouvelle-Écosse dressée par William MacKay, à 6 milles au pouce (1/380 150) et publiée en 1834, est un bel exemple de cartographie à moyenne échelle.

L’armée britannique produit des cartes militaires utiles aux marches d’entraînement et des plans de reconnaissance à plus grande échelle à partir des levés des cantons. Des détails comme la résistance des ponts et les possibilités de cantonnement des villages sont ajoutés. La Map of the Province of Canada ou « carte de la province du Canada » à 6 milles au pouce (1/380 150) du colonel John Oldfield (1843) et la Map of the Principal Communications in Canada West ou « carte des principales voies de communication de l’ouest du Canada » (2 milles au pouce; 1/126 720) du major George Baron de Rottenburg (1850) en sont de bons exemples.

Le saviez-vous?
Au cours des années 1850, Henry Bayfield apporte une autre importante contribution à la cartographie canadienne : il met en place, dans un certain nombre de villes de l’est du Canada, des observations de longitudes par télégraphe. Grâce aux lignes des compagnies commerciales de télégraphie, il échange des signaux horaires (voir Heure) et peut déterminer avec une grande précision la situation géographique d’un observatoire ou d’un édifice public dans chacune des villes. Cette information est ensuite utilisée pour corriger les cartes des régions voisines.


Le levé de la baie Georgienne

L’Acte de l’Amérique du Nord britannique confie au gouvernement fédéral la responsabilité d’assurer la sécurité des navigateurs dans les eaux canadiennes. Cela comprend la mise en place et l’entretien des aides à la navigation comme les phares et les bouées. Les premières cartes des eaux canadiennes, dressées en 1883, représentent la baie Georgienne. Jusqu’alors, le Canada utilise les cartes de l’amirauté britannique pour la navigation le long des côtes atlantique et pacifique, ainsi que les cartes de Henry Bayfield pour les Grands Lacs.

À la fin du 19e siècle, la navigation dans la baie Georgienne joue un rôle important dans le développement du pays. Ses ports desservent des régions agricoles et contribuent au développement des industries minières et forestières, et nombre d’entre eux créent les industries nécessaires à l’expansion vers l’ouest des chemins de fer ou à la colonisation des Prairies (voir aussi Histoire de la colonisation des Prairies occidentales). La navigation dans la baie Georgienne présente peu d’intérêt pour les États-Unis ou la Grande-Bretagne, ce qui pousse le ministère de la Marine et des Pêches à créer le service des levés de la baie Georgienne.

Les levés côtiers

En 1891, une équipe relevant de ce service est envoyée à Vancouver pour faire le levé de l’inlet Burrard, le premier que le Canada entreprend en eau salée. En 1904, le ministère de la Marine et des Pêches entreprend le levé officiel des eaux côtières du Canada. La division des levés hydrographiques est créée. Le service des levés des Grands Lacs est fusionné avec un service des travaux publics ayant réalisé des levés portuaires ainsi qu’un service des chemins de fer et canaux qui a travaillé sur le fleuve Saint-Laurent et la rivière des Outaouais. En 1928, cette division est nommée Service hydrographique du Canada (voir Hydrographie).

Le littoral du Canada est le plus long du monde. Il favorise le commerce et la mise en valeur des ressources. En 1981, le remorquage d’une usine de concentration du minerai, longue de 138 m et installée sur un chaland, à partir de Sorel, sur le Saint-Laurent, à la Petite île Cornwallis, dans l’Arctique central, aurait été impossible sans cartes précises. Le superpétrolier américain Manhattan, accompagné du brise-glace canadien John A. Macdonald, franchit le passage du Nord-Ouest en 1969, ce qui illustre les responsabilités importantes du Service hydrographique du Canada.

Les séries Three-Mile et Chief Geographer’s

En raison de l’étendue du Canada, les cartes ont toujours joué un rôle important dans la planification et la réalisation de grands projets de développement. La colonisation des Prairies occidentales (1872-1930) résulte d’une bonne organisation, de la surveillance policière et de la délimitation de chaque lot avant l’arrivée de la plupart des colons.

Les arpenteurs du ministère de l’Intérieur bornent des cantons de forme carrée de 6 milles (9,7 km) de côté. Ils bornent ensuite les côtés de chacune des 36 sections intérieures. Ils relèvent aussi la position des principaux éléments topographiques comme les rivières, les ruisseaux, les pistes et les marécages. À l’aide des notes, des dessinateurs d’Ottawa dressent les cartes de la première série à grande échelle du Canada, les Three-Mile Sectional Maps of the Canadian Prairies, à l’échelle de 3 milles au pouce (1/190 080).

Le saviez-vous?
La cartographie en série permet d’obtenir des cartes détaillées à moyenne ou à grande échelle tout en conservant leur format maniable. On détermine au préalable le format d’une feuille de façon à pouvoir réunir plusieurs feuilles et à constituer ainsi une vaste carte comprenant, par exemple, un bassin hydrographique, une zone forestière protégée, un comté et même une province. Théoriquement, toute la surface d’un pays devrait d’abord être représentée sur une carte topographique à grande échelle et comprendre les constructions artificielles, le relief naturel, les réseaux hydrographiques et les forêts. Au début, faute de ressources, des cartes simples du Canada étaient dressées à l’aide des notes prises sur le terrain par des arpenteurs dont la principale tâche était de borner des lots agricoles et non d’effectuer des levés pour des cartes.


Les premières cartes de la série Three-Mile paraissent en 1892. En tout, 134 feuilles représentant environ 1,4 million de km2 sont publiées. Chacune représente 8 cantons orientés nord-sud et de 13 à 15 cantons, selon la latitude, orientés est-ouest. De 1920 à 1946, 51 de ces cartes de base sont converties en véritables cartes topographiques par l’adjonction de courbes de niveau et d’autres détails. La série est remplacée en 1956 par les cartes de série 1/250 000 du Système national de référence cartographique (SNRC), tracées d’abord au 1/253 430 ou 4 milles au pouce.

Le saviez-vous?
Les levés rectilignes effectués dans les Prairies sont inapplicables dans les Rocheuses. En 1886, les arpenteurs atteignent les Rocheuses. Ils mettent alors au point un système fondé sur des photographies panoramiques prises du sommet des montagnes. Ainsi, une importante petite série de cartes des montagnes, qui se révèle utile, est réalisée. Cependant, la technique fondée sur la photographie est plus utile encore : on l’adapte à la cartographie par photographies aériennes obliques dès que ces dernières sont rendues disponibles, soit après 1925.


Le succès de ces cartes incite le ministère de l’Intérieur à dresser des cartes analogues à échelle moyenne pour l’est du Canada. Le géographe principal du ministère recueille les données d’arpentage et les inscrit sur des cartes normalisées.

Les cartes sont publiées en deux échelles (1/250 000 et 1/500 000) dans une série nommée Chief Geographer’s. La première page de la série paraît en 1904. En 1948, à l’arrêt des travaux, 33 feuilles au 1/250 000 et 25 au 1/500 000 ont été publiées. Pendant des années, ce sont les cartes les plus détaillées qu’on puisse obtenir des régions habitées de l’est du Canada.

Les cartes des séries Three-Mile et Chief Geographer’s n’ont pas de courbes de niveau. Étant donné que ces courbes sont essentielles aux militaires, le ministère de la Milice et de la Défense prépare, en 1904, sa propre série de cartes topographiques. Elles sont établies à 1 mille au pouce (1/63 360). Ces cartes s’appuient sur le modèle des cartes d’état-major britanniques ayant la même échelle et sont adaptées au paysage canadien. Elles se révèlent si utiles que le Canada les adopte finalement à l’échelle 1/50 000.