Egghead | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Egghead

Egghead (2008) de Caroline Pignat est un roman jeunesse qui décrit les effets de l’intimidation à travers les yeux de trois jeunes du premier cycle du secondaire. Il a été applaudi pour avoir mis en lumière différentes perspectives quant aux causes et conséquences de l’intimidation. Egghead a été finaliste pour de nombreux prix, y compris le prix Red Maple de l’Ontario Library Association, le prix Snow Willow de la Saskatchewan Young Reader’s Association et le prix du livre jeunesse de l’année de l’Association canadienne des bibliothèques (ACB). 


Contexte

Caroline Pignat, née à Dublin, en Irlande, déménage à Ottawa pendant sa jeunesse. Après ses études universitaires, elle travaille comme professeure d’anglais et se met à l’écriture de nouvelles et de poèmes. Elle commence à travailler sur Egghead, son premier roman, dans le cadre d’un atelier d’écriture dirigé par l’auteur pour enfants Jerry Spinelli.

Lorsque Jerry Spinelli lui conseille d’écrire à propos d’un « souvenir chargé en émotions », elle se rappelle un garçon qui avait été intimidé lorsqu’elle était en 7e année et se demande pourquoi il ne s’est pas défendu et pourquoi elle-même n’est pas intervenue. Pour la structure du livre, l’auteure s’inspire de Flipped (trad. Un cœur à l’envers) écrit par Wendelin Van Draanen, dont la narration est effectuée par deux protagonistes différents. Parmi les inspirations de Caroline Pignat, on compte également sa propre expérience en poésie ainsi que le livre The Bully, the Bullied, and the Bystander de Barbara Coloroso, traitant de la psychologie chez les enfants qui exercent ou subissent de l’intimidation.

Résumé de l’intrigue

Egghead est une histoire narrée tour à tour par trois élèves de 9e année fréquentant une école secondaire d’une banlieue d’Ottawa. Le premier, William James Reid, appelé Will, est une personne rejetée dont les habits étranges et les intérêts peu conventionnels, comme les insectes, attirent l’attention de Shane, le tyran de la classe. La deuxième, Katie McGillivray, est une première de classe jumelée avec Will pour réaliser le projet d’une expo-sciences. Malgré le statut social du garçon, elle a des comportements amicaux à son égard. Le troisième, Devan Mitchell, est quant à lui l’un des amis de Shane et participe ouvertement, au départ, à l’intimidation de Will et d’autres élèves. Les narrations de Will sont présentées sous la forme de poèmes en vers libres qu’il écrit à propos de ce qu’il vit à l’école et à la maison. Celles de Katie et de Devan, rédigées en prose à la première personne, racontent les mêmes événements d’un autre point de vue.

Le livre commence le premier jour d’école, alors que Katie observe Will, qui contemple une bestiole. Même si elle admet ne pas être très proche de lui, elle en vient tout de même à prendre sa défense lorsque Shane écrase l’insecte et commence à se moquer de Will en l’appelant « Egghead » (Tête d’œuf), un surnom qui lui restera. Devan s’amuse lui aussi aux dépens de Will, mais remarque la présence de Katie et ne sait pas trop quoi en faire.

Au fil de l’année scolaire, Shane joue de plus en plus les intimidateurs. Lorsque quelqu’un le dénonce pour avoir intimidé une autre personne, le conjoint de sa mère le bat pour punir son mauvais comportement. Shane décide alors que tout est la faute de Will et l’agresse physiquement dans un corridor de l’école. Katie essaie une fois de plus d’intervenir, mais Devan l’en empêche. Ce dernier commence toutefois à réaliser qu’il n’approuve pas le comportement de Shane. Sa réflexion provient notamment de son attirance pour Katie, qui s’approfondit davantage lorsqu’il découvre ses talents artistiques.

Plus tard, pendant l’expo-sciences, Shane accoste Will alors qu’il est seul. Lorsque le jeune garçon essaie de lui tenir tête, Shane l’attache avec du ruban adhésif et détruit la fourmilière que lui et Katie avaient fabriquée pour l’exposition. Témoin des événements, Devan décide de se cacher, ne souhaitant ni aider son ami ni le décevoir. De son côté, Will refuse de dénoncer son bourreau et, sous l’effet de la peur, insiste qu’il a lui-même brisé accidentellement la fourmilière, ce que ni Katie ni les autorités de l’école ne croient.

Les choses empirent ensuite pour Katie, dont le père entre à l’hôpital en raison de complications liées à un cancer. Elle profite donc du bal de Noël de l’école pour se remonter le moral et, tout en essayant d’éviter d’attirer l’attention de Devan, elle commence à danser avec Will. Lorsque cette danse leur vaut, par inadvertance, une carte-cadeau pour une soirée en amoureux, Katie nie être la petite amie de Will devant toute l’école. Will est alors ridiculisé et coupe tout contact avec Katie.

Pendant le voyage de ski organisé par l’école quelques semaines plus tard, Shane vole la tuque de Will et la lance dans une piste pour experts. Will, qui en a assez d’avoir peur, tente donc de la récupérer malgré son manque d’expérience en ski. Il percute un arbre, se fracture une jambe et sombre dans le coma. Katie lui rend souvent visite à l’hôpital, mais lorsqu’il se réveille, elle se sent incapable de lui parler. Devan, qui se sent coupable du rôle qu’il a joué dans les événements précédant l’accident de Will, commence quant à lui à lui amener des livres de bibliothèque.

Shane, qui devient suspicieux à l’égard de Devan, commence à harceler Katie, forçant enfin son ami à lui tenir tête. Lorsqu’il menace la jeune fille, une bagarre éclate et Devan est suspendu de l’école. Il en profite pour rendre visite à Will et commence à travailler sur ses excuses. Lorsque Katie rassemble finalement le courage nécessaire pour parler à Will, elle apprend qu’il est sorti de l’hôpital et que son père et lui sont retournés dans son village natal. À son retour de l’hôpital, elle croise Devan, qui a enfin terminé de rédiger ses excuses et a construit une nouvelle fourmilière inspirée de dessins de Katie illustrant la ferme de sa grand-mère. Le jeune homme lui donne l’adresse courriel de Will et la carte-cadeau qu’ils avaient remportée pendant le bal de Noël, puis l’informe que Will les invite à l’utiliser.

Accueil de la critique

Dès sa publication, Egghead a été reçu favorablement. Les critiques ont notamment applaudi la complexité des relations entre les protagonistes et l’exploration que fait le livre de la psychologie des intimidateurs, des victimes et des témoins. Egghead a été finaliste pour de nombreux prix, y compris le prix Red Maple de l’Ontario Library Association, le prix Snow Willow de la Saskatchewan Young Reader’s Association et le prix du livre jeunesse de l’année de l’ACB. 

Egghead marque le début de la carrière d’auteure de Caroline Pignat, qui a par la suite publié six autres romans jeunesse et un recueil de poésie. Deux de ses romans, Greener Grass: The Famine Years (2008; trad. Terre promise : Les Années de famine) et The Gospel Truth (2014), se voient décerner le Prix littéraire du Gouverneur général pour la littérature jeunesse – texte. Caroline Pignat et six autres auteurs sont les seuls à avoir reçu plusieurs prix dans cette catégorie.