Archie « Roy » Stover (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Archie « Roy » Stover (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Archie Roy « Roy » Stover a servi dans le 1er Bataillon canadien de parachutistes pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pour le témoignage complet de M. Stover, veuillez consulter en bas.


Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Roy Stover
Roy Stover
Insignes d'épaules de Roy Stover et ailes aéroportée pour le 1er bataillon canadien de parachutistes.
Roy Stover
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Roy Stover pose à l'arrière d'une boulangerie, juste après son retour de l'outremer, en juin 1945.
Roy Stover
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Roy Stover, Angleterre, 1945.
Roy Stover
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Certificat militaire de qualification de M. Stover en tant que parachutiste, 1944.
Roy Stover
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Roy Stover
Roy Stover devant la porte de la cuisine à la caserne Carter, Bulford, Angleterre.
Roy Stover
Et ça a pris entre deux et trois semaines jusqu’au jour où on a sauté pour la première fois. On a tous très peu dormi cette nuit-là. Je vous le dis. Très excitant.

Transcription

Juste après la fin de mon instruction de bas, je me trouvais par hasard dans le gymnase d’un des bâtiments à la base et j’ai levé la tête et là sur le mur il y avait une immense photo d’un homme au bout d’un parachute, bottes rouges sympas, chapeau rouge sympa et ils cherchaient des volontaires. Alors j’y suis allé et je me suis porté volontaire et j’ai été accepté. Et c’est comme ça que je me suis retrouvé sur la route de Shilo dans le Manitoba pour suivre la formation de parachutiste. C’était très dur. Il fallait être en parfaite forme physique. A ce moment-là, vous ne pouviez pas, ils n’acceptaient pas les gens qui avaient été opérés ou qui avaient eu quelque chose de cassé. Vous deviez être en un seul morceau pour être admis si on peut dire. Mais, une fois qu’on vous avait accepté, pourquoi, vous commenciez par l’entraînement physique et ça veut dire beaucoup de course à pied. Jamais vous, on aurait dit que c’en était fini de la marche, vous étiez toujours en train de courir pour aller d’un point à un autre. Mais c’était bien. Et puis on avait, dès le début de l’entraînement physique, d’ici là, ils vous mettaient, vous commenciez l’entraînement pour sauter. Et vous passez à travers des fausses tours et vous faites l’entraînement au sol avant de sauter. Et ça a pris entre deux et trois semaines jusqu’au jour où on a sauté pour la première fois. On a tous très peu dormi cette nuit-là. Je vous le dis. Très excitant. Je crois qu’on avait peur. On était nerveux tout au moins. Mais on avait confiance dans nos parachutes. C’était juste parce que c’était la première fois qu’on devait sortir dans le vide à 800 pieds de haut. Et, mais on a sauté par groupes de saut de dix et si vous étiez le premier homme du groupe de saut à vous tenir à la porte prêt à sortir, on vous poussait de toute façon, que vous vouliez y aller ou non. Et on a eu beaucoup d’entraînement sur la façon de se tenir dans les airs, vous savez. Comme les gars qui tiraient des trucs comme ça, mais ça faisait comme si on avait tout oublié en premier quand on a été… On était juste comme un tas de poupées en chiffon au bout d’une corde, on aurait dit. Ils avaient des films sur nous et nos supérieurs n’ont pas trop aimé ce qu’ils voyaient, qu’on saute de l’avion dans un tel état. Mais on a survécu à ça. Et puis on en a eu quatre de plus et ensuite on a sauté de nuit et seulement après ça on était qualifié pour être parachutiste. Ouais. Pour les sauts de jour, vous pouviez voir quand vous arriviez, quand vous atterrissiez. Vous pouviez prévoir assez bien le moment où vous alliez toucher le sol. Mais de nuit, c’était un peu plus facile d’un certain point de vue, le simple fait de ne pas pouvoir voir le sol et de ne pas savoir quand vous alliez toucher le sol, vous étiez en quelque sorte plutôt détendu quand vous touchiez le sol. Et vous vous écrasiez un peu au passage mais ce n’était pas si terrible. Shilo n’avait pas de champ d’aviation, on devait aller à Rivers dans le Manitoba, où l’avion, il y avait un terrain d’aviation là-bas. Et on a sauté d’un, le premier avion était un Lodestar Lookheed avec la porte escamotable. Et on a sauté 10 par 10. Et on est allés au, au camp, on est allés dans la salle des parachutes prendre nos parachutes et aussi les parachutes de secours et ils nous ont faits monter dans un camion et nous ont emmenés à l’aéroport. Et là-bas on a enfilé nos parachutes et on s’aidaient tous les uns les autres pour s’assurer qu’ils étaient parfaitement ajustés et que toutes les sangles étaient bien mises. Et ils nous ont fait monter dix par dix et l’avion a décollé et ils vous faisait faire un vol de reconnaissance d’abord, on est monté à 10 000 pieds d’altitude à peu près, juste pour nous donner une idée de ce que ça allait être. Et ensuite on est redescendus et ils nous ont mis en rang dans la zone d’atterrissage. Et il vous disent, ils vous disent de vous tenir debout et vous accrochez votre parachute et vous vérifiez l’homme qui est devant vous, pour vous assurer qu’il est attaché comme il faut. Et puis il y a deux lumières, une rouge et une verte dans l’avion. Et le pilote à l’avant avait le contrôle des ces deux lumières. Et la rouge était en permanence allumée et dès que la verte s’allumait, le premier homme à la porte sautait. Et tout le monde s’introduisait dans la file derrière lui. Ca ne prenait pas très longtemps de se débarrasser des dix hommes, ils couraient à la porte pour sauter. Bon, ensuite votre parachute s’ouvrait et vous tombiez doucement. Ca ne prenait que trois minutes pour arriver en bas. Particulièrement en hiver, vous descendiez beaucoup plus vite en hiver qu’en été parce que l’air est plus sec, tout du moins c’était comme ça dans l’ouest là-bas. Et puis quand vous atterrissez, vous rassemblez votre parachute et attendez que le camion passe vous chercher. Bon, quand je venais juste de finir mon entraînement, le jour J a eu lieu le 6 juin 1944 ou quelque chose comme ça, notre unité a été parachutée le jour J, et ils se sont faits massacrer, je ne sais pas, il y a eu a peu près 125 victimes sur 600 gars qui y sont allés. Et il avaient besoin d’un paquet de renforts et quand j’ai reçu mon diplôme, je suis resté dans les parages de Shilo jusqu’à ce que le contingent commence à partir pour aider les unités qui avaient été décimées outre-mer. Donc je suis parti en décembre. Et j’ai passé une semaine là-bas et ils ont commencé un entraînement supplémentaire. Il nous a fallu aller dans un endroit appelé Ringway, près de Manchester, pour suivre une formation spéciale d’une semaine parce que les parachutes anglais étaient différents des parachutes canadiens, en taille et aussi un peu la structure. Et ils s’ouvraient différemment aussi, les parachutes canadiens s’ouvraient avec une telle, une force, ça vous secouait comme, comme je l’ai dit, une poupée de chiffon au bout d’une corde. Les parachutes anglais s’ouvraient tout doux, vous aviez presque envie de regarder en l’air pour savoir si ce sacré truc s’était ouvert ou pas. Donc il nous a fallu aller là en premier et puis faire ça. Et quand je suis revenu, on m’a appelé et ils ont découvert que j’avais été boulanger alors bon, ils ont dit, on a besoin de toi en cuisine. Alors voilà pour moi, c’est là qu’on m’a mis comme volontaire. Comme je l’ai déjà dit, je suis allé là tout gentiment et ils m’ont envoyé à la cuisine et c’est là que je suis resté, jusqu’à mon retour au pays en 1945…

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