Rapport Durham (résumé en langage simple) | l'Encyclopédie Canadienne

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Rapport Durham (résumé en langage simple)

À la fin de 1837, de violentes rébellions ont éclaté dans le Haut et le Bas-Canada. (Voir Rébellions de 1837-1838 [Résumé en langage simple].) En mai 1838, lord Durham a été envoyé de Grande-Bretagne pour découvrir la cause des troubles. Son Rapport sur les affaires de l’Amérique du Nord britannique mène à une série de réformes. Elles comprennent la fusion entre les deux Canada pour devenir la Province du Canada. Ceci est fait par le biais de l’Acte d’Union en 1841. Le rapport Durham ouvre également la voie au gouvernement responsable. Il s’agit là d’une étape essentielle pour le cheminement du Canada vers la démocratie et l’indépendance par rapport à la Grande‑Bretagne.

(Cet article est un résumé en langage simple sur le rapport Durham. Si vous souhaitez approfondir le sujet, veuillez consulter notre article intégral, intitulé Rapport Durham.)

Lord Durham

Un réformateur aux idées progressistes

John George Lambton, comte de Durham, est un réformateur britannique. Il est surnommé « Radical Jack ». Il est nommé gouverneur général de l’Amérique du Nord britannique en 1838. Il est chargé de déterminer la cause des rébellions dans le Haut‑Canada et le Bas‑Canada qui sont survenues à la fin de 1837. Il arrive au Canada en mai 1838. Il retourne en Grande-Bretagne quatre mois plus tard. En 1839, il présente son Rapport sur les affaires de l’Amérique du Nord britannique.

Le rapport est controversé. Ses suggestions sont avant-gardistes pour l’époque. Lord Durham propose la création de gouvernements municipaux et d’une cour suprême dans les colonies d’Amérique du Nord britannique. Il souhaite également résoudre la question des terres de l’Île‑du‑Prince‑Édouard. Son plan à long terme d’unir les colonies de l’ANB est abandonné, car la Nouvelle‑Écosse et le Nouveau‑Brunswick s’y opposent.

Le rapport Durham fait appel à l’unification du Haut‑Canada et du Bas‑Canada. Il fait également appel à un gouvernement responsable pour l’ANB. Le Parlement britannique accepte son premier point. Mais il n’accepte pas le deuxième.

La bataille de la taverne Montgomery

Deux nations en guerre

Lord Durham croit que les problèmes du Bas‑Canada principalement francophone sont d’origine ethnique et non politique. Il y trouve deux nations en guerre au sein d’un seul État. Lord Durham a un préjugé culturel contre les Canadiens français. Il les appelle le « peuple sans littérature et sans histoire. Il désire les assimiler en fusionnant les deux Canadas. Il veut faire ceci de façon à ce que le Haut‑Canada, principalement anglophone, ait plus de contrôle. Cela empêcherait les Canadiens français de poursuivre des objectifs ethniques. Cela permettrait également aux marchands majoritairement anglophones du Bas‑Canada de maintenir une économie forte dans la vallée du Saint-Laurent. Cela garantirait un avenir prospère.

Lord Durham croit que le capitalisme apportera harmonie et paix. Mais cela nécessite des réformes. Il estime que le système constitutionnel du Haut‑Canada est défaillant. Le pouvoir est étroitement maintenu par le Family Compact, qui est un groupe d’élite dirigeant. Ce groupe bloque le développement économique et social. Lord Durham a le sentiment que là est la principale cause de la rébellion du Haut‑Canada.

La solution de lord Durham est d’avoir un système dans lequel les gouvernements coloniaux (dans les affaires intérieures du moins) doivent répondre à l’électorat plutôt qu’à la Couronne. Ceci peut fonctionner si l’exécutif (le Cabinet) est issu de la majorité de l’assemblée élue et en a le soutien. Cela réduirait le pouvoir du Family Compact. Cela stimulerait le développement colonial. Cela renforcerait également les liens avec la Grande-Bretagne et réduirait l’influence américaine.

Gouvernement responsable

Le rapport Durham est rejeté par l’élite conservatrice du Haut‑Canada. Mais les réformateurs de l’endroit et de la Nouvelle‑Écosse le saluent. Dans le Bas‑Canada, les conservateurs anglophones de Montréal sont en faveur de l’union. Ils la voient comme un moyen de surmonter l’opposition des Canadiens français à leurs projets de développement économique. Les Canadiens français s’opposent à cette union. Ils veulent défendre leur nationalité.

Finalement, le gouvernement britannique décide d’unir les deux Canada. (Voir L’Acte d’Union [résumé en langage simple].) La Province du Canada voit le jour en 1841. Elle est gouvernée par une législature conjointe. Le Canada‑Ouest (le Haut‑Canada) et le Canada‑Est (le Bas‑Canada) nouvellement formés détiennent le même nombre de sièges. Mais le Canada‑Ouest a une population plus petite. Alors la population francophone du Canada-Est est sous‑représentée. (Voir aussi Représentation selon la population.)

L’idée d’un gouvernement responsable est trop lourde pour le gouvernement britannique. Il a le sentiment qu’il a besoin d’un contrôle serré sur les colonies pour s’assurer de leur loyauté à la Grande-Bretagne. Ce n’est qu’en 1847 que les colonies se voient accorder l’autonomie gouvernementale locale. (Ceci est principalement fait pour que le gouvernement à Londres puisse réduire ses dépenses.) En 1848, les réformistes en Nouvelle‑Écosse forment le premier gouvernement responsable de l’Empire britannique. Dans la Province du Canada, les réformateurs sont dirigés par Robert Baldwin et Louis H. LaFontaine. Plus tard en 1848, ils forment un gouvernement responsable. Il est éventuellement accordé au Nouveau‑Brunswick, à l’Île‑du‑Prince‑Édouard et à Terre‑Neuve.


Legs

Le rapport Durham est controversé. Il cherche à assimiler les Canadiens français par l’entremise d’une union du Haut‑Canada et du Bas‑Canada. Les Canadiens français détestent lord Durham pour cette raison. Mais son rapport joue un rôle clé dans le cheminement du Canada vers la démocratie et l’indépendance par rapport à la Grande-Bretagne.

Voir aussi L’Acte d’Union (résumé en langage simple); L’Acte d’Union : Chronologie; L’Acte d’Union : Éditorial; Rébellions de 1837-1838 (résumé en langage simple); Gouvernement responsable (résumé en langage simple).