Sillon des Rocheuses | l'Encyclopédie Canadienne

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Sillon des Rocheuses

Le sillon des Rocheuses est une vaste et profonde vallée qui s’étend sur environ 1 500 km, de Bitterroot Valley, dans le nord-ouest du Montana, à la plaine de la Liard, immédiatement au sud du Yukon, après avoir traversé la Colombie-Britannique. Son plancher, le plus souvent plat, s’étale sur 3 à 20 km de largeur et s’élève entre 600 et 1000 m au-dessus du niveau de la mer. Bordé de longues parois de roches sédimentaires, volcaniques ou ignées, le sillon est parfois appelé la « vallée des mille pics », en raison des imposantes chaînes de montagnes présentes de chaque côté de la vallée : les Rocheuses à l’est et les chaînes Columbia et Omineca ainsi que les monts Cassiar à l’ouest. Les abondantes ressources offertes par cet unique paysage sont exploitées par l’homme depuis l’époque précoloniale.
Sillon des Rocheuses
Vue arienne du Sillon des Rocheuses pr\u00e8s de Golden, en Colombie-Britannique. Photographie prise le 24 novembre 2011.

Origine et formation

Le sillon lui-même est une large faille (une fissure dans la croûte terrestre) bordée sur une bonne partie de sa longueur par des failles de moindre importance. Sa topographie résulte du mouvement des plaques tectoniques durant la première partie du Cénozoïque, qui a débuté il y a 65 millions d’années. Selon les géologues, la collision des plaques en mouvement comprime la croûte terrestre et provoque la formation des montagnes. Le renversement ultérieur de ces mouvements aurait provoqué la séparation des plis montagneux et l’affaissement des terres qui les séparent, créant ainsi le plancher du Sillon. L’érosion et les dépôts de sédiments formés par les rivières et les glaciers ont également contribué à la présente forme du Sillon.

Sa moitié nord est très droite, tandis que sa moitié sud est plus sinueuse. Un certain nombre d’importants cours d’eau, notamment le fleuve Columbia, le fleuve Fraser et la rivière de la Paix, prennent leur source dans le Sillon ou le traverse. Sept grands cours d’eau arrosaient jadis différentes parties du Sillon, mais la construction de plusieurs barrages hydroélectriques, en particulier le barrage du canyon de la Paix et le barrage Mica, ont perturbé leurs cours millénaires. Aujourd’hui, tous ces cours d’eau à l’exception du fleuve Fraser et de la rivière Kechika alimentent des retenues aménagées dans la vallée, tels que celles du lac Williston et du lac Revelstoke.

Faune et végétation

Principalement recouverte de forêts, la partie nord du Sillon est essentiellement non développée et n’abrite qu’une faible population. Les arbres rencontrés dans cette région sont l’épinette blanche, l’épinette noire, le sapin subalpin et le pin tordu latifolié. Les animaux les plus communs dans la moitié nord sont le wapiti, le grizzly, l’ours noir, le caribou, l’original et le loup. Dans le sud du Sillon, on rencontre plutôt des forêts ouvertes et asséchées ainsi que des prairies situées à des altitudes modérées. La population humaine qui s’y est installée a transformé certains secteurs en terres agricoles et en pâturages à des fins d’élevage et de chasse.

Nature et incidences des activités humaines

territories traditionnel des Ktunaxas, Dakelh, Sékani and Kaska Dena.
(avec la permission de Native Land Digital / Native-Land.ca)

Le Sillon des Rocheuses traverse le territoire traditionnel d’un certain nombre de Premières Nations, notamment les Ktunaxas (Kootenays), les Porteurs, les Sékanis et les Kaska Dena. La vallée et ses environs offrent à ces peuples d’abondantes ressources naturelles depuis de nombreuses générations, notamment du saumon.

Les premiers négociants en fourrures et trappeurs arrivent dans la région à la fin du 18e siècle, au service de la Compagnie du Nord-Ouest et aidés par des guides issus des communautés autochtones. Les colons blancs venus pour s’installer à long terme suivent peu de temps après, en petit nombre jusqu’à la découverte de gisements aurifères dans la vallée de la rivière Kootenay, en 1864, la fin de la construction de la ligne principale du chemin de fer du Canadien Pacifique en 1885 et l’ouverture de la mine Sullivan à Kimberley en 1910. La construction du barrage Grand Coulee dans l’État de Washington, qui démarre en 1933, empêche les saumons d’atteindre le fleuve Columbia. En s’ajoutant aux effets des politiques gouvernementales telles que la création des réserves et des pensionnats indiens, la disparition du saumon a eu un impact dévastateur sur le style de vie des Premières nations présentes dans le bassin du fleuve Columbia (voir aussi Autochtones : politique gouvernementale).

La diversification économique et l’amélioration du réseau routier et autoroutier dans les décennies qui ont suivi ont déclenché une nouvelle ère de croissance démographique. Le Sillon est depuis devenu une destination populaire, aussi bien pour les affaires que pour les loisirs. La partie sud du Sillon des Rocheuses est l’un des plus importants corridors de transport de la Colombie-Britannique. C’est également une région de tourisme et de loisir réputée pour la randonnée, la pêche et le ski (ski alpin et ski de fond). L’exploitation minière, la foresterie et l’agriculture figurent parmi les principales industries rencontrées dans le Sillon et sont les principaux employeurs. De nombreuses villes et villages ponctuent le paysage, les deux plus grandes municipalités étant Kimberley et Cranbrook.

Canal Flats
Le village de Canal Flats est entouré de montagnes majestueuses et d'une nature vierge. Il est situé dans la partie sud du Sillon des Rocheuses, niché entre la bordure occidentale des Rocheuses et le flanc oriental de la cha\u00eene photogénique des monts Purcell. Le lac Columbia, qui borde le nord du village, offre toute l'année des possibilités de loisir aussi bien aux résidents qu'aux visiteurs. Photographie prise le 12 ao\u00fbt 2008.

La croissance de la population et les développements qui l’accompagnent exercent d’importantes pressions sur l’environnement du Sillon. Plusieurs organismes s’affairent aujourd’hui à protéger et à restaurer les écosystèmes de la région en formulant des recommandations concernant les politiques gouvernementales et en mettant en œuvre des programmes de sensibilisation (voir aussi Gouvernance en matière d’environnement).

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