
Jeunesse
Victor Li est né à Hong Kong en 1964. Il est le fils aîné du magnat des affaires Li Ka‑shing. Son jeune frère, Richard, est de deux ans son cadet. Dès 1983, le fils aîné de la famille Li est minutieusement préparé à prendre la succession de son père, travaillant pour lui sur des projets immobiliers à Vancouver.
Victor Li fréquente l’Université de Stanford en Californie, où il obtient, en 1987, un baccalauréat et une maîtrise en génie civil et structurel. Cette même année, son père étend ses activités au Canada en rachetant l’entreprise Husky Oil and Gas en Alberta, puis, l’année suivante, en prenant le contrôle du gigantesque projet immobilier de Pacific Place à Vancouver.
Début de carrière
À sa sortie de Stanford, Victor Li commence sa carrière en prenant en charge le projet du site de l’Expo 86 à Vancouver et en entrant, en tant qu’administrateur, au conseil d’administration de Husky Energy Inc., la filiale canadienne de Cheung Kong Infrastructure Holdings Ltd (CKI), le conglomérat familial détenant des sociétés spécialisées dans les infrastructures et les services publics, le cœur de métier de la famille. En 1993, il retourne à Hong Kong pour travailler avec son père au siège social de CKI.
Le rendement de la société Husky Energy est médiocre au début des années 1990, mais s’améliore toutefois dans les dernières années de la décennie. En 1995, Victor Li devient vice‑président de Hutchison Whampoa, une autre entreprise de la famille Li ayant des participations internationales, notamment dans le domaine de l’immobilier, des télécommunications et de l’énergie avant d’en devenir le premier dirigeant en 1999. En 2000, il est nommé à la coprésidence de Husky Energy.
De 1991 à 2002, Victor Li est également administrateur de Hopewell Holdings, une société basée à Hong Kong dans laquelle Cheung Kong détient une participation minoritaire. Il finit cependant par démissionner de son poste en raison d’un différend entre son père et le président de Hopewell.
En 1996, Victor Li est nommé président de CKI, puis, en 2002, président de CK Life Sciences International, la branche pharmaceutique de CKI et l’une des unités les plus rentables du conglomérat.
Héritier de l’empire de son père
Le père de Victor Li n’a jamais caché ses plans pour passer les rênes de son empire à son fils, formé pendant des décennies pour devenir l’héritier de ses affaires. Lors d’une assemblée des actionnaires en mai 2012, Victor est nommé comme successeur de son père et, en juillet, il prend le contrôle majoritaire d’un empire alors évalué par le magazine Forbes à 25,5 milliards de dollars américains.
Le défi qui s’offre alors à Victor Li de marcher sur les traces de son père s’avère délicat, tant il est vrai qu’il ne possède pas le même charisme, une qualité indispensable à la négociation et à la conclusion des affaires. Cependant, il apporte d’autres atouts à l’entreprise. Outre le fait qu’il aurait farouchement défendu deux accords importants et fructueux conclus par son père dans le domaine des technologies grand public, des investissements très en amont dans Facebook et Skype, il est également considéré comme ayant une meilleure vision stratégique et une plus grande perception des risques par rapport à Li Ka‑shing.
Offre de renflouement d’Air Canada
En 2003, l’épidémie du SRAS qui sévit au Canada et à Hong Kong contraint Air Canada à se déclarer en faillite. Les vols long‑courriers entre le Canada et Hong Kong étant parmi les plus rentables de l’entreprise, les avis aux voyageurs déconseillant de se rendre dans ces deux pays se répercutent fortement sur le résultat d’Air Canada.
Victor Li estime qu’il y a là une occasion et propose 650 millions de dollars pour une participation de 31 % qui lui permettrait de contrôler l’entreprise. Son offre est acceptée et, en 2004, un juge canadien valide l’accord, faisant de lui, aux yeux de nombreuses personnes, celui qui a sauvé Air Canada. Toutefois, un conflit du travail fragilise cet accord et, lorsque le syndicat d’Air Canada et son entreprise d’investissement Trinity Time Investments Ltd. n’arrivent pas à trouver une entente, il retire son offre.
Vie personnelle
Victor Li vit actuellement avec sa femme, Cynthia Wong, et leurs trois filles dans une modeste maison de deux étages à Hong Kong. Le couple partage cette demeure avec Li Ka‑shing qui y dispose de son propre étage. Le frère de Victor, Richard, est président de la société de télécommunications de Hong Kong PCCW Ltd., anciennement Hong Kong Telecom.
Une version de cet article a été publiée, à l’origine, sur le site Web Asie/Canada d’Historica Canada.