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Abénakis

Les Abénakis (aussi appelés Wobanakis ou Wabanakis) tirent leur nom d’un mot de leur langue qui signifie « peuple du soleil levant » ou « peuple de l’Est ». Leurs terres traditionnelles incluaient des parties du sud-est du Québec, de l’ouest du Maine et du nord de la Nouvelle-Angleterre. En 2021, la population totale inscrite d’Abénakis sur les réserves de Wôlinak et d’Odanak au Québec totalise 469 et 2 747 habitants, respectivement.

Peuples abénakis

La Nation des Abénakis est généralement divisée en deux groupes : les Abénakis de l’Est et les Abénakis de l’Ouest. Ensemble, les deux groupes ont historiquement couvert les territoires du lac Champlain au Québec jusqu’à des parties du Maine, du New Hampshire et du Vermont aux États-Unis.

Avec les Wolastoqiyik (Malécites), les Passamaquoddys, les Micmacs et les Penobscots, les Abénakis forment la Confédération Wabanaki pendant les années 1680. Il s’agit d’une union politique et culturelle qui joue un rôle important dans les guerres contre les Haudenosaunee et dans la Révolution américaine (voir aussi Révolution américaine : invasion au Canada). En 1993, la confédération est ravivée, et elle inclut maintenant la Nation des Métis. Depuis, elle revendique ses droits ancestraux dans les questions relatives à l’écologie, à la santé et à l’accès aux terres et aux ressources naturelles.

On trouve également plusieurs bandes algonquines en Nouvelle-Angleterre qui sont associées culturellement et/ou politiquement aux Abénakis, y compris les Canibas (ou Kennebecs), les Narrantsouacs, les Androscoggins, les Wawenocks et les Pequawkets.

Population et territoire

Au cours des années 1600, les Abénakis de l’Est occupent ce qui est aujourd’hui l’État du Maine, à l’exception de ses régions plus au nord et plus à l’est. Les Abénakis de l’Ouest occupent le reste de la Nouvelle-Angleterre, du New Hampshire jusqu’au lac Champlain. Par la suite, les Iroquoiens étendent leurs territoires à travers la vallée du Saint-Laurent, mais la région s’ouvre à l’expansion des Abénakis lorsque les Iroquoiens se retirent vers l’ouest (voir aussi Abénakis de la vallée du Saint-Laurent).

Le recensement de 2016 dénombre 9 775 personnes se disant d’ascendance abénakise. Selon le gouvernement du Canada, cependant, la population totale d’Abénakis inscrits auprès des Premières Nations de Wôlinak et d’Odanak en 2021 s’élève à 469 et 2 747 habitants, respectivement. Les Abénakis habitent également dans d’autres régions du Canada et des États-Unis.

Vie avant le contact avec les Européens

Pendant une grande partie du 17e siècle, les Abénakis sont chasseurs, pêcheurs et cueilleurs. Leur gibier préféré est plus souvent l’orignal que le cerf. Les Abénakis voyagent surtout en canots d’écorce de bouleau sur les lacs et les ruisseaux, et ils vivent dans des villages près de chutes sur les grandes rivières pendant les saisons où les poissons migrateurs peuvent être pêchés. Pendant les autres saisons, ils se dispersent en groupes familiaux sur la côte ou dans de petits campements près des affluents à l’intérieur du continent. Ces campements deviennent les camps de base des territoires de trappage à l’apogée de l’époque de la traite des fourrures. Lorsque la traite diminue, de nombreuses personnes se tournent vers l’industrie du bois et vers la vannerie. Les tentatives pour adopter l’agriculture ne réussissent qu’après le développement de la traite des fourrures, parce que l’agriculture comme occupation à temps plein comporte trop de risques. Les Abénakis s’adaptent rapidement à la traite des fourrures et à l’économie mondiale.


Religion et spiritualité

Gici Niwaskw est le « Grand Esprit », ou le Créateur, de la tradition tribale et la spiritualité des Abénakis et des Wabanakis du Sud. Parfois appelé Tabaldak/Dabaldak (« Seigneur ») ou Niwaskowôgan (« Grand Esprit ») en abénaki, le Créateur est un être bienveillant et abstrait, mais il n’interagit pas directement avec les humains. Comme chez d’autres communautés algonquines, le Grand Esprit des histoires abénakises est rarement personnifié, et les légendes orales ne lui assignent pas de sexe en particulier.

Récits de la création

On raconte que Gici Niwaskw a créé le monde entier. Dans certains récits abénakis, il n’y avait aucun bruit ni aucune couleur jusqu’à ce que le Créateur remplisse la terre de vie et de lumière. Il ordonne à Tolba, la Grande Tortue, de sortir de l’eau pour former la terre. Il crée les montagnes et les vallées sur le dos de Tolba, ainsi que les nuages au-dessus de sa tête. Pendant qu’il dort, Gici Niswaskw rêve des humains et des différents types d’animaux. Lorsqu’il se réveille, il voit que son rêve est devenu réalité. Les différents peuples abénakis racontent différentes versions de ce récit, ainsi que d’autres récits de la création, mais tous les récits comportent généralement une figure de créateur.

Tandis que le Créateur crée le monde et les créatures qui l’habitent, les détails relatifs à son entretien et à la transformation ou l’apprivoisement du paysage sont laissés au héros mythique Gluskabe (Glooscap ou Klusklap), qui occupe une place importante dans plusieurs récits wabanakis. Il existe diverses versions du récit, selon la nation. D’après la plupart des récits, Gluskabe n’est pas un dieu, mais un héros culturel, un filou doté de pouvoirs surnaturels qu’il utilise pour manipuler le monde qui l’entoure, le rendant plus habitable pour les humains. Par exemple, il calme les vents, apprivoise les animaux sauvages et gère les eaux. Dans un bon nombre des récits, il quitte les Abénakis, mais leur promet de revenir si jamais ils ont besoin de lui.

Histoire coloniale

Les Abénakis figurent souvent dans les journaux de l’explorateur Samuel de Champlain, ainsi que dans ceux d’autres explorateurs et de missionnaires. Entre 1600 et 1650, il y a environ 13 800 Abénakis de l’Est et 12 000 Abénakis de l’Ouest. Quelques décennies après le contact avec les Européens, les maladies du vieux pays, plus particulièrement la rougeole et la variole, ont réduit de 98 % la population de nombreuses communautés. Les Abénakis de l’Ouest qui survivent aux maladies se retirent dans des communautés de réfugiés dans le nord de la Nouvelle-Angleterre et au Québec (voir aussi Abénakis de la vallée du Saint-Laurent). Les Abénakis de l’Est ne sont pas aussi dévastés par la maladie et la guerre, et leur communauté principale à Old Town, dans le Maine, a survécu jusqu’à aujourd’hui.

Comme les Abénakis sont les alliés traditionnels des Français, la chute de la Nouvelle‑France les laisse avec peu de défenses contre l’expansion anglaise après 1760, ce qui les force à établir de faibles alliances avec les autres nations autochtones anciennement alliées avec les Français. Les Abénakis (et certaines autres nations autochtones de l’Est) signent des traités avec les Britanniques durant les années 1700, qui sont communément appelés traités de paix et d’amitié. Ces accords visent principalement à empêcher une guerre entre ennemis et à faciliter le commerce. La Révolution américaine sépare les Abénakis de l’Est des Abénakis de l’Ouest, ces derniers vivent en grande partie au Québec. Les Abénakis demeurent divisés dans leur loyauté tout au long de la guerre de 1812.

Revendications territoriales

Un règlement de revendication territoriale en février 1995 entre les Abénakis de l’Est de la Nation Penobscot et l’État du Maine est élargi pour inclure les Malécites et les Passamaquoddy alliés qui y résident.

En 1996, les nations d’Odanak et de Wôlinak présentent une revendication territoriale pour une ancienne réserve située au nord-ouest de La Tuque et connue sous le nom de Crespieul. Elle a été créée en 1894, et les Abénakis soutiennent que la réserve de 33,8 km2 a été cédée au gouvernement fédéral en 1910 sans leur consentement. La revendication est acceptée pour négociations en 2001 ; en 2003, les parties entament le processus de négociation. La revendication est réglée en 2007. Pour la perte de leurs terres, les Premières Nations d’Odanak et de Wôlinak reçoivent environ 4,8 millions de dollars.

Vie contemporaine

De nos jours, la plupart des Abénakis exercent des professions courantes au Québec et en Nouvelle-Angleterre. On continue à reconnaître la qualité de leur vannerie, et leur folklore très vivant. Il existe plusieurs organismes qui visent à favoriser les divers aspects de la culture abénakise traditionnelle et à promouvoir une connaissance plus vaste de son histoire et de ses arts.

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