Aéroport international Montréal-Mirabel | l'Encyclopédie Canadienne

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Aéroport international Montréal-Mirabel

L'aéroport international Montréal-Mirabel est situé à environ 40 kilomètres au nord-ouest de Montréal, à Mirabel (autrefois Sainte-Scholastique) au Québec. Il était censé devenir le principal aéroport international de l'Est du Canada. Inauguré en 1975, Montréal-Mirabel était le plus grand aéroport du monde quant à la superficie. Il devait accueillir près de 40 millions de passagers et passagères par année vers l’an 2000. Plusieurs facteurs contribuent au déclin de l’aéroport; il est, entre autres, éloigné du centre-ville de Montréal et difficile d’accès. En novembre 2004, l’aéroport cesse de recevoir les vols de passagers. Aujourd'hui, il demeure en activité pour les vols de transports de marchandises, l'aviation générale et comme centre de l'industrie aérospatiale québécoise. (Voir Industrie canadienne de l’aérospatiale.)

Contexte

La croissance rapide du transport aérien au cours des années 1960, combinée au succès inattendu d'Expo 67, incite le ministère fédéral des Transports à concevoir un nouvel aéroport international pour Montréal. Bien que l'aéroport de Dorval (voir Dorval) ait entrepris une modernisation importante dans les années 1960, on le jugeait trop petit pour une ville dont la population devait atteindre sept millions de personnes vers l'an 2000. De plus, la fin des années 1960 voit l’arrivée des premiers avions gros-porteurs, et des avions supersoniques, comme le Concorde, sont en cours d'évaluation.

Pour construire l’aéroport, le gouvernement du Canada exproprie environ 392 kilomètres carrés. On prévoit pour ce nouvel aéroport six pistes d’atterrissage et six terminaux. De nouvelles autoroutes ainsi qu'un train à grande vitesse, appelé TRRAMM (Transport rapide régional aéroportuaire Montréal-Mirabel), devaient le relier à Montréal et à Ottawa.

À l’époque, on considère Mirabel comme l'aéroport le plus moderne du monde. Situé loin du centre-ville et entouré de terres agricoles et de forêts, il peut être en activité 24 heures sur 24 sans déranger la population locale. Son terminal très efficace et ultra moderne réduit au minimum la distance de marche pour les passagers et passagères. Des passerelles mobiles assurant le transport entre le terminal et les avions stationnés sur la piste sont une autre innovation importante. (Voir aussi Architecture des Aéroports.)

Déclin

De nombreux facteurs contribuent au déclin de l’aéroport de Mirabel. Premièrement, la crise pétrolière majeure de 1973-1974 fait augmenter le coût des voyages aériens. (Voir aussi Politique pétrolière et gazière au Canada, 1947 à 1980.) Deuxièmement, les autoroutes et les trains devant relier Mirabel à Montréal et à Ottawa n'ont jamais été achevés. Troisièmement, bien que Mirabel était censé remplacer complètement l’aéroport de Dorval, ce dernier a poursuivi ses activités. En effet, alors que Mirabel desservait les vols internationaux, les vols au Canada et aux États-Unis passaient par Dorval. Cela posait donc un problème important pour les passagers et passagères qui devaient faire une correspondance à Montréal avant ou après un vol international, étant donné la longue distance à parcourir entre les deux aéroports.

Cette situation incite les voyageurs et voyageuses à éviter le plus possible les aéroports de Montréal. Toronto devient progressivement la destination préférée des vols internationaux. Enfin, la croissance démographique de Montréal étant inférieure à celle prévue, il n’y a pas d’augmentation de la demande de vols. Tous ces facteurs mènent donc à la décision de moderniser l’aéroport de Dorval (renommé Aéroport international Pierre-Elliot-Trudeau, ou Montréal-Trudeau) pour en faire le principal aéroport de Montréal. (Voir aussi Pierre Elliot Trudeau.) 

Expropriations controversées

Une controverse importante concernant l'aéroport de Mirabel porte sur les expropriations et la démolition du village de Sainte-Scholastique. L'aéroport n'occupe finalement qu'environ 20 % de tous les terrains expropriés. Au total, les expropriations touchent près de 12 000 personnes et 14 municipalités. De plus, ceux et celles qui perdent leurs maisons et leurs terres reçoivent une compensation financière inférieure à leur valeur marchande — ces terres sont parmi les meilleures terres agricoles du Québec. En 1985, le gouvernement fédéral rétrocède 80 000 acres de terres et 11 000 acres supplémentaires en 2006.

L’ancien aéroport de Mirabel s’appelle maintenant Aérocité internationale de Mirabel, un nom qui reflète sa nouvelle vocation industrielle. En effet, l’industrie aéronautique et le fret aérien permettent à Mirabel de prendre un second envol.