Mary Vaux Walcott | l'Encyclopédie Canadienne

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Mary Vaux Walcott

Mary Morris Vaux Walcott, artiste botanique, photographe, glaciologue, alpiniste (née le 31 juillet 1860 à Philadelphie, en Pennsylvanie; décédée le 22 août 1940 à Saint Andrews, au Nouveau-Brunswick). Pendant plus de 40 ans, Mary Vaux Walcott a passé presque tous ses étés dans les Rocheuses canadiennes, où elle et ses frères ont mené certaines des premières études sur les glaciers au Canada. Elle est également devenue la première femme au Canada à gravir un sommet de plus de 3000 mètres. Artiste botanique avide et accomplie, le grand succès de Mary Vaux Walcott a été la publication de 400 de ses aquarelles dans les cinq volumes de North American Wild Flowers.

Mary Vaux Walcott

Jeunesse

Mary Morris Vaux naît le 31 juillet 1860 dans une riche et éminente famille quaker de Philadelphie, en Pennsylvanie. Elle est l’aînée de trois enfants, ses frères cadets sont George Jr et William. Bien que la communauté quaker reconnaisse la valeur de la poursuite du savoir et qu’elle accorde aux femmes un certain degré d’égalité, Mary Morris Vaux n’a pas l’occasion d’aller à l’université. Sa mère meurt peu de temps après qu’elle ait obtenu son diplôme de la Friends Select School de Philadelphie. Comme elle est la seule fille de la famille, elle devient responsable du foyer, elle doit s’occuper de son père et de ses frères, et doit travailler sur la ferme laitière familiale.

Voyages dans les Rocheuses

La famille Vaux visite les Rocheuses canadiennes en prenant le tout nouveau chemin de fer du Canadien Pacifique lors des vacances d’été de 1887. La famille s’arrête au Glacier House Hotel dans la chaîne Selkirk, et ils tombent tous amoureux de la région. Lorsqu’ils reviennent dans la région sept ans plus tard, ils remarquent tous que le glacier Illecillewaet qu’ils ont visité durant leur premier voyage a visiblement diminué. Pour cette raison, Mary Vaux et ses frères se lancent dans une mission de plusieurs décennies consistant à documenter l’évolution des glaciers à l’aide de dessins, de cartes, d’arpentage, et de photographies, en retournant dans la région chaque été. Leur travail constitue l’un des premiers travaux de recherche sur les glaciers au Canada.

Mary Vaux et ses frères prennent environ 2500 photos des sommets et des glaciers des Rocheuses. Elle devient une photographe expérimentée et est responsable du développement de leurs photos. Ces photographies sont exposées et utilisées dans les brochures du Canadien Pacifique. Comme elle est une femme, ses dessins et photographies sont publiés sous son nom de famille.

Après la mort de son frère le plus jeune, William, en 1908, et en raison de l’augmentation des engagements de son frère George Jr, Mary Vaux Walcott continue seule les recherches familiales sur les glaciers. George Jr et leur père l’accompagnent occasionnellement lors de ces voyages, mais elle y retourne habituellement seule.

« Bien sûr, le golf est un excellent jeu, mais peut-il être comparé à une journée sur le sentier, ou à une escalade sur le glacier, ou même une journée tranquille au camp à mettre en ordre les choses pour la conquête du lendemain? D’une manière ou d’une autre, lorsque cet esprit sauvage entre dans le sang, les terrains de golf et les piazzas d’hôtels, aussi éclatants soient-ils, n’ont pas de charme, et je ne peux attendre de repartir. »
─ Mary Vaux Walcott


Alpinisme

La famille Vaux développe un intérêt pour l’alpinisme durant leurs séjours dans les Rocheuses. Mary Vaux Walcott et ses frères sont membres fondateurs du Club alpin du Canada, ainsi que membres du American Alpine Club. Elle devient la première femme au Canada à gravir un sommet de plus de 3000 mètres lorsqu’elle monte sur le mont Stephen en Colombie-Britannique, en 1900. Le mont Mary Vaux, un sommet de 3208 mètres dans le parc national Jasper, est nommé en son honneur par son amie et collègue naturaliste, Mary Schäffer Warren.

Œuvres d’art botaniques

May Vaux Walcott reçoit son premier ensemble de peintures à l’aquarelle lorsqu’elle a huit ans. Comme au sein de la communauté quaker l’art n’est acceptable que lorsqu’il contribue à la poursuite de la science, elle utilise la nature comme sujet. Durant ses voyages annuels dans les Rocheuses, elle fait des croquis et peint les fleurs sauvages qu’elle y trouve, dont plusieurs sont placées dans des endroits difficiles d’accès.

Les toiles qu’elle peint durant 25 ans deviennent la base de son plus grand succès : un livre illustré de cinq volumes intitulé American Wild Flowers. Publiée par la Smithsonian Institution entre 1925 et 1929, la série présente 400 de ses aquarelles botaniques. Ce livre prend quatre ans à réaliser et coûte 750 000 dollars américains, l’équivalent de 12,5 millions de dollars américains aujourd’hui. La technique d’imprimerie innovante et intensive utilisée pour reproduire les peintures colorées de Mary Vaux Walcott contribue à ce coût. Le livre est fait de papier chiffon épais qui empêche les couleurs de s’estomper avec le temps. Les peintures sont reproduites en utilisant des couches d’encre imperméable, et chaque couche est appliquée avant que la couche précédente ne soit complètement sèche. Finalement, les pages sont trempées dans l’eau et séchées à la main. Les reproductions qui en résultent sont presque identiques aux aquarelles originales. Un total de 2500 ensembles du livre sont produits, et chaque ensemble est vendu jusqu’à 500 dollars américains.

Mary Vaux Walcott reçoit des éloges de la critique pour ce livre, pour ses peintures élégantes et précises, ainsi que pour son avant-gardisme. On lui donne le surnom de « Audubon of Botany » (Audubon de la botanique), une référence au livre The Birds of America de John James Audubon, une publication ambitieuse du 19e siècle d’aquarelles d’oiseaux grandeur nature. Le livre de Mary Vaux Walcott devient un incontournable pour l’identification des fleurs sauvages. En 1935, elle publie une autre collection de ses peintures dans Illustrations of North American Pitcher-Plants.

Mariage et vie ultérieure

Lors d’un voyage dans les Rocheuses en 1913, lorsqu’elle a 53 ans, Mary Vaux rencontre Charles D. Walcott, secrétaire du Smithsonian Institution. Charles Walcott est une autorité de référence en matière de paléontologie de l’ère cambrienne et il a découvert les fossiles des schistes de Burgess dans les Rocheuses. Le couple se lie sur leurs intérêts communs et se marie l’année suivante. Ils vivent à Washington DC, mais retournent dans les Rocheuses pendant plusieurs mois chaque été.

Après la mort de Charles Walcott en 1927, Mary Vaux Walcott visite les Rocheuses annuellement jusqu’en 1939. Elle continue également de voyager à travers le Canada et les États-Unis. En 1927, le président américain Calvin Coolidge la nomme membre du Board of Indian Commissioners fédéral et elle passe cinq ans à faire le tour des réserves indiennes des États-Unis et à en étudier les conditions de vie. En 1931, elle devient la première femme à prendre la parole au Royal Canadian Institute lorsqu’elle donne une conférence sur les fleurs sauvages des Rocheuses. Elle est active au sein de divers organismes, comme la Society of Women Geographers, la American Association for the Advancement of Science, et la Academy of Natural Sciences.

Mary Vaux Walcott meurt le 22 août 1940 à Saint Andrews au Nouveau-Brunswick alors qu’elle voyage pour aller visiter des amis en Nouvelle-Écosse. En 2022, le Smithsonian Gardens nomme une orchidée hybride en son honneur, la x Rhyncattleanthe Mary Vaux Walcott.