Archie Patterson (source principale) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Archie Patterson (source principale)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

En 2011, le Projet Mémoire a interviewé Archie Patterson, un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée. L’enregistrement suivant (et la transcription) est un extrait de cette entrevue. Né le 14 juin 1926 à Fort St. John, en Colombie-Britannique Archie Patterson s’est enrôlé dans l’Aviation royale canadienne en 1944, mais il a rapidement été transféré à l’Armée. Bien qu’il ait été démobilisé à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il a rejoint les forces armées en 1948 et a servi comme armurier jusqu’en 1971, année où il a pris sa retraite au grade d’adjudant. Dans ce témoignage, Archie Patterson raconte son service pendant la guerre de Corée. Il décrit le temps et le terrain montagneux, son travail comme armurier, un incident avec un espion nord-coréen et la mort d’un jeune lieutenant. Après avoir pris sa retraite des forces armées, il a eu une deuxième carrière à la Division des poids et mesures de Consommation et Affaires commerciales Canada. Il est décédé à Coquitlam, en Colombie-Britannique, en 2012.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Archie Patterson
Archie Patterson
Archie Patterson lors d'un événement du Projet Mémoire à Burnaby le 4 novembre 2011.
Archie Patterson
La transcription en français n’est pas disponible en ce moment. Veuillez consulter la transcription en anglais.

Transcription

D’accord, eh bien, j’étais un armurier, l’un des deux armuriers du Royal Canadian Regiment. Nous étions responsables de la maintenance de toutes les armes, les plus petites, ce que nous appelions les armes légères, en service. Il s’agissait d’à peu près toutes les armes, sauf les canons de char et les canons. Normalement, prenons le scénario d’une mitrailleuse Bren, par exemple, une Bren qui s’enraye. Le soldat responsable la retourne au magasin du quartier-maître, d’où elle est acheminée à l’atelier d’armurerie, où je travaillais. Mon travail consistait à détecter le problème, à réparer l’arme et à la tester, comme je l’ai dit, puis à la retourner. Chacun s’entendait bien avec les autres, autant que je sache. Certainement dans notre groupe. Le climat de travail était plaisant, on jouait parfois à la balle molle en soirée, les uns contre les autres, vous voyez. Plusieurs sirotaient ces deux bouteilles de bière dont je vous ai parlé, auxquelles nous avions droit. Ce genre de choses. J’avais pour habitude de gravir toutes les collines des alentours, histoire de m’occuper un dimanche après-midi ou à un autre moment. Elles étaient assez abruptes, mais pas très élevées là où nous étions. Eh bien, le temps, vous savez, nous y avons passé l’hiver 1952-1953; ce n’était pas si froid, mais tout de même, quand nous devions faire des veilles de deux heures pendant la nuit et lorsqu’on se levait à quatre heures du matin, ou autre, il faisait assez froid. Mais je pense que le plus froid dont je me souvienne était environ moins 6 degrés Fahrenheit [-21 °C]. Pour quelqu’un de Fort St. John [Colombie-Britannique], ce n’est pas si froid. L’un des Coréens les plus dignes de confiance qui travaillait pratiquement pour notre commandant, je crois, était en fait un espion pour les Nord-Coréens. Apparemment, il avait été capitaine dans l’armée japonaise pendant la guerre, la Deuxième Guerre mondiale, du moins c’est ce qu’on m’a dit. Un matin, des policiers de la République de Corée se sont présentés, à sa recherche, mais il était introuvable parce que quelqu’un l’avait déjà prévenu qu’on le cherchait. Il a simplement disparu, on ne l’a plus jamais revu. Une fois, un jeune lieutenant malchanceux s’est présenté et s’est joint à nous. Dès son arrivée à la ligne de front, dans les 15 minutes, je crois, un obus de mortier a atterri juste à côté de lui dans la tranchée. Les Chinois utilisaient beaucoup le phosphore [un produit chimique extrêmement inflammable], ils aimaient le phosphore, un produit terrifiant. Oui. Cela vous attriste. Même si je ne le connaissais pas, vous savez, il n’avait que 22 ou 23 ans ou quelque chose comme ça.

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