The Royal Canadian Dragoons | l'Encyclopédie Canadienne

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The Royal Canadian Dragoons

Le régiment des Royal Canadian Dragoons (RCD) est le doyen des trois régiments blindés de la Force régulière de l’Armée canadienne. Il a été créé en 1883, en tant qu’unité de cavalerie. Depuis cette date, il a servi dans des conflits majeurs, au pays et à l’étranger, notamment lors de la rébellion du Nord‑Ouest, de la guerre d’Afrique du Sud, de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale et, plus récemment, à l’occasion de la guerre en Afghanistan. Les Dragoons ont également participé à des opérations de maintien de la paix en Égypte, à Chypre, en Somalie et dans les Balkans. Depuis 1987, le régiment est basé à la BFC Petawawa, en Ontario. Il fait actuellement partie du 2e Groupe‑brigade mécanisé du Canada, de la 4e Division canadienne. Un escadron détaché du RCD est stationné à la BFC Gagetown, au Nouveau‑Brunswick.

Royal Canadian Dragoons 1891

Débuts

En 1883, le gouvernement canadien adopte une nouvelle Militia Act (Loi sur la Milice), qui autorise une petite force régulière de cavalerie et d’infanterie. La composante de cavalerie est établie à Québec, le 21 décembre 1883, sous le nom de Cavalry School Corps (Corps de l’École de cavalerie).

En 1885, en réaction à la rébellion du Nord‑Ouest, le gouvernement fédéral place en service actif une troupe du Cavalry School Corps, conjointement avec d’autres unités. Pendant l’insurrection, cette troupe a pour mission de patrouiller le long des principales voies de communication des forces gouvernementales. (Voir aussi bataille de Batoche, Major‑général Frederick Middleton.)

Le 24 mai 1893, après une série de changements de nom, le Cavalry School Corps devient le Royal Canadian Dragoons (RCD). En 1898, le RCD fournit des soldats à la Troupe de campagne du Yukon, afin d’aider la Police à cheval du Nord‑Ouest dans sa mission de maintien de l’ordre public, pendant la ruée vers l’or du Klondike.

Guerre d’Afrique du Sud (guerre des Boers)

Les Dragoons servent également lors de la guerre des Boers, également appelée Seconde Guerre d’Afrique du Sud. Ils font partie du deuxième contingent canadien, composé du 1er et du 2e Bataillon canadien de fusiliers à cheval. Ils forment la base du 1er Bataillon, qui sera ensuite rebaptisé RCD, à la demande de son commandant. Le RCD participe à la guerre en Afrique du Sud, de février 1900 à janvier 1901.

Il s’illustre notamment à Leliefontein, le 7 novembre 1900, au cours d’une opération héroïque de couverture d’un retrait britannique. À cette occasion, trois dragoons reçoivent la Croix de Victoria : les lieutenants Richard Turner et Hampden Cockburn, pour leur courage dans une opération de sauvetage des canons de la batterie D de la Royal Canadian Horse Artillery et le sergent Edward Holland, pour avoir réussi à préserver une mitrailleuse Colt.

Affiche de recrutement des Dragons

Première Guerre mondiale

Les Dragoons sont mobilisés en septembre 1914 et s’embarquent, en octobre, à destination de l’Angleterre, avec le premier contingent canadien. Le RCD arrive en France, en mai 1915, dans le cadre de la Brigade de cavalerie canadienne, qui sert initialement d’infanterie au sein de la 1re Division canadienne. (Voir Première Guerre mondiale et Corps expéditionnaire canadien.)

En 1916, l’unité retrouve ses chevaux et la brigade est intégrée au British Cavalry Corps. Cependant, les possibilités d’action à cheval sont assez limitées, en raison de la nature statique de la guerre de tranchées et du terrain mal adapté aux chevaux entre les deux lignes de front opposant les forces en présence sur le front de l’Ouest. Les soldats montés, ainsi que leurs chevaux, s’avèrent également vulnérables à la puissance de feu des armes modernes : l’époque des charges massives de cavalerie est alors quasiment révolue. Dans ce cadre, la plupart des batailles auxquelles participe le régiment se font à pied.

Le 30 mars 1918, les Dragoons participent à l’un des derniers grands combats de cavalerie de l’histoire. Au bois de Moreuil, près d’Amiens, la Brigade de cavalerie charge les troupes ennemies qui avancent, lors de l’offensive allemande de printemps. En dépit des nombreuses pertes infligées au régiment, la charge réussit, mettant fin à la progression allemande.

La bataille d’Amiens, le 8 août, marque le début de la période dite des « cent jours du Canada ». Les Allemands reculant face aux avances alliées, le RCD participe à plusieurs attaques montées contre des centres de résistance allemands. En octobre, le régiment participe à la capture de la ville du Cateau, pour ce qui sera sa dernière action de la guerre.

The Royal Canadian Dragoons 1914

Années de l’entre‑deux‑guerres

Après la guerre, le régiment retrouve le service de garnison au Canada, où sa tâche principale consiste à entraîner la milice. À l’approche de la guerre en Europe, le gouvernement lance, sans grand enthousiasme, quelques tentatives de réarmement. Une école de véhicules blindés de combat est alors créée et les Dragoons reçoivent deux véhicules blindés expérimentaux.

Deuxième Guerre mondiale

En septembre 1939, le RCD est placé en service actif. Au départ, les Dragoons sont utilisés comme instructeurs d’infanterie. En 1940, le RCD est mobilisé et fait partie de deux unités composites, avant de devenir un régiment de véhicules blindés. En novembre 1941, les Dragoons, constitués en régiment de véhicules blindés au sein de la 5e Division blindée canadienne, partent pour la Grande‑Bretagne.

En janvier 1942, le RCD devient le régiment de véhicules blindés du 1er Corps canadien. En janvier 1944, il débarque en Italie. (Voir Le Canada et la campagne d’Italie.) En juillet 1944, il devient le régiment de reconnaissance de la 1re Division canadienne. En mars 1945, il part pour l’Europe du Nord‑Ouest, où il redevient le régiment de véhicules blindés du 1er Corps canadien. Dans la région, il participe à la libération des Pays‑Bas. (Voir aussi Deuxième Guerre mondiale.)

« Le Sherman [M4] était un char assez léger et le blindage n’était pas si lourd que ça parce que c’était un char léger. Il offrait une bonne protection à l’intérieur. Même les balles de mitrailleuses de calibre.50 rebondissaient. Mais les canons antichars allemands, avec leurs obus perforants à 1500 mètres, ne ralentissaient pas leur course en traversant notre blindage. » Glenn Rowe a servi avec les Royal Canadian Dragoons dans la campagne du nord-ouest de l’Europe, 1944-1945. Lisez son témoignage ici.


The Royal Canadian Dragoons 1944

Guerre froide

En 1951, le RCD fournit le premier escadron blindé stationné en Europe pour l’OTAN. Fin 1952, il est rééquipé de chars Centurion britanniques de 50 tonnes. En avril 1954, l’Escadron D, équipé de chars Sherman loués à l’armée américaine, part pour la Corée, pour un déploiement de six mois, après la fin des hostilités. (Voir guerre de Corée.)

Lorsque le Canada accroît sa contribution européenne à l’OTAN, en 1957, le régiment dans son ensemble est intégré au nouveau Groupe‑brigade de l’OTAN du Canada. Entre 1957 et 1959, puis entre 1970 et 1987, les Dragoons stationnent en Allemagne. En 1977, les Centurions qui équipent le régiment sont remplacés par des Leopards allemands de 42 tonnes. Entre 1960 et 1970, le RCD sert à la BFC Gagetown, au Nouveau‑Brunswick.

Opérations de maintien de la paix

Des années 1950 au début des années 2000, un certain nombre d’escadrons détachés, voire le régiment dans sa totalité, sont déployés à l’occasion de plusieurs missions de maintien de la paix en Égypte, à Chypre, en Somalie et dans les Balkans, dans le cadre de mandats des Nations Unies et de l’OTAN. Ces interventions font généralement intervenir des escadrons de reconnaissance équipés de véhicules blindés légers, comme le blindé de reconnaissance Ferret, le Cougar ou le Coyote.

Afghanistan

De 2004 à 2011, le RCD fournit plusieurs escadrons de reconnaissance pour combattre en Afghanistan. Équipé de Leopard 2, nouvellement acquis, le régiment apporte également sa contribution à des escadrons de chars de bataille. Ces unités sont les premières du régiment, depuis 1945, à participer à des combats. Basées à Kaboul ou à Kandahar, elles font partie, jusqu’à la fin de la mission de combat du Canada en 2011, de la Force internationale d’assistance à la sécurité de l’OTAN.

Opérations récentes

Depuis 2011, les Dragoons appuient la lutte du Canada contre le groupe État islamique en Irak, la mission de formation en Ukraine, dirigeant cette opération, en 2017, et le groupement tactique de l’OTAN en Lettonie, dont ils prennent la tête en 2021.

Guidon of The Royal Canadian Dragoons

Honneurs de bataille

Rébellion du Nord‑Ouest  : CANADA DU NORD‑OUEST, 1885

Guerre d’Afrique du Sud : AFRIQUE DU SUD, 1900

Première Guerre mondiale : BATAILLE DE FESTUBERT, 1915; BATAILLE DE LA SOMME, 1916, 1918 ; bataille de Bazentin ; bataille de Pozières; bataille de Flers‑Courcelette; BATAILLE DE CAMBRAI, 1917‑1918; bataille de Saint‑Quentin ; BATAILLE D’AMIENS; LIGNE HINDENBURG; bataille du canal de Saint‑Quentin; bataille de Beaurevoir ; BATAILLE DE MONS; FRANCE ET FLANDRES, 1915 à 1918

Deuxième Guerre mondiale : BATAILLE DE LA VALLÉE DU LIRI ; BATAILLE DE LA LIGNE GOTHIQUE; BATAILLE DU PASSAGE DU LAMONE ; bataille de la Crête de Misano; bataille de Sant’Angelo in Salute; bataille de Fosso Vecchio; CAMPAGNE D’ITALIE, 1944‑1945; bataille de Groningue, bataille de Bad Zwischenahn; NORD‑OUEST DE L’EUROPE, 1945

Asie du Sud‑Ouest : AFGHANISTAN

Remarque : les honneurs de bataille en majuscules indiquent ceux attribués pour la participation à des opérations et à des campagnes de grande ampleur, tandis que ceux en caractères gras sont approuvés pour le blasonnement sur les couleurs du régiment, connues sous le nom de Guidon dans les unités blindées.

L’insigne des Royal Canadian Dragons

Traditions et insignes du régiment

Insigne : Un springbok bondissant sur une plaine herbeuse au‑dessus d’un listel portant l’inscription « ROYAL CANADIAN DRAGOONS ». Les insignes de coiffure et de col du régiment s’inspirent d’un incident survenu pendant la guerre d’Afrique du Sud. Des Dragoons, stationnés dans un avant‑poste, ont été alertés d’une attaque imminente des Boers, qu’ils ont finalement repoussée, lorsqu’un troupeau de springboks en train de paître s’est approché.

Insigne supplémentaire : Monogramme royal surmonté de la couronne

Devise non officielle : Audax et Celer (« Audacieux et vite comme l’éclair »)

Célébrations régimentaires : Jour de Leliefontein (7 novembre 1900), Jour de Leeuwarden (15 avril 1945).

Récits : Brereton Greenhous, Dragoon: The Centennial History of The Royal Canadian Dragoons, 1883‑1983 (1983)

Michael McNorgan et Allan Halfper, Into their Second Century: An Illustrated History of the Royal Canadian Dragoons 1983–2018 (2020)