Peters, Thomas | l'Encyclopédie Canadienne

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Peters, Thomas

Thomas Peters (également Petters), dirigeant de communauté noir (né vers 1738 en Afrique de l’Ouest; décédé le 25 juin 1792 à Freetown, en Sierra Leone). Durant la Révolution américaine, Thomas Peters s’est échappé de l’asservissement et s’est joint au Black Pioneers, une unité de l’Armée britannique. Après la guerre, lui et des milliers d’autres loyalistes noirs ont été transportés en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Thomas Peters est devenu le porte-parole des loyalistes noirs qui étaient frustrés de ne pas avoir reçu les provisions et les terres promises par les autorités britanniques. Il a éventuellement contribué au recrutement des colons noirs pour la colonie ouest-africaine de Sierra Leone, où il est décédé en 1792.

Néo-écossais noirs

Jeunesse

Thomas Peters naît autour de 1738 dans ce qui est maintenant le Nigeria; il est capturé et transporté en Amérique du Nord autour de 1760 dans le cadre de la traite transatlantique des esclaves. Certaines sources indiquent qu’il est d’abord asservi en Louisiane française. En 1776, il est vendu à William Campbell à Wilmington, en Caroline du Nord.

Révolution américaine

Durant la Révolution américaine, la Grande-Bretagne promet la liberté et l’égalité aux personnes asservies qui appartiennent à des rebelles qui se joignent à la cause loyaliste. Des milliers répondent à l’appel, incluant Thomas Peters, qui s’échappe de la plantation de William Campbell et se joint aux Black Pioneers, obtenant éventuellement le grade de sergent. Les Pioneers ne sont pas des combattants, mais ils effectuent des tâches d’ingénierie et de construction durant la guerre.

En 1783, après la défaite britannique, près de 3500 loyalistes noirs sont transportés en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick (qui devient une colonie distincte en 1784). Parmi ceux-ci se trouvent Thomas Peters, son épouse Sally (Salley), et leurs enfants Clairy (Clara) et John. La famille s’installe près de Digby dans le comté d’Annapolis, en Nouvelle-Écosse, avec environ 200 autres anciens des Pioneers.

Bassin de Bedford

Porte-parole pour les loyalistes

Thomas Peters devient rapidement le porte-parole des loyalistes noirs du comté d’Annapolis, à qui on a promis (mais qu’ils n’ont pas reçu) des concessions de terres et trois ans de provisions. En 1784, lui et un autre sergent des Pioneers, Murphy Still (Steele), adressent une pétition au gouverneur de la Nouvelle-Écosse, John Parr, au nom des loyalistes noirs de Digby pour obtenir des terres. Finalement, Thomas Peters et 75 autres ménages obtiennent des lots d’un acre à Brindley Town, mais ces terres ne sont pas suffisamment fertiles pour une agriculture de subsistance. En 1785, Thomas Peters adresse une pétition au gouverneur du Nouveau-Brunswick, Thomas Carleton, pour obtenir des fermes pour les loyalistes noirs du comté d’Annapolis. Sa requête échoue.

Lorsqu’arrive l’année 1790, les promesses d’égalité des Britanniques ne sont toujours pas tenues. Près de 200 loyalistes noirs du comté d’Annapolis en Nouvelle-Écosse et de Saint John au Nouveau-Brunswick choisissent Thomas Peters pour présenter leur cause devant la Couronne. Ce dernier se rend à Londres en 1790 avec des pétitions faisant état de leurs griefs, qui incluent le refus du droit de vote, du procès devant jury et l’octroi équitable de terres. À Londres, Thomas Peters rencontre l’abolitionniste Granville Sharp, qui s’arrange pour que Thomas Peters puisse présenter sa pétition au gouvernement.

Sierra LeoneÀ Londres, l’abolitionniste Granville Sharp présente Thomas Peters aux directeurs de la Sierra Leone Company, dont la colonie de personnes asservies libres de l’Afrique de l’Ouest est à la recherche de colons. Thomas Peters retourne en Amérique du Nord avec un projet financé par le gouvernement qui offre des terres gratuites et l’indépendance en Sierra Leone. En janvier 1792, près de 1200 Noirs quittent Halifax pour l’Afrique, où ils fondent Freetown. Près d’un tiers d’entre eux sont recrutés par Thomas Peters.

Entre-temps, des réformes administratives convertissent le lieutenant John Clarkson, l’agent officiel de la migration, en gouverneur colonial avec un conseil formé de Blancs nommés. Thomas Peters dirige un mouvement d’opposition contre le nouveau système, mais il meurt de « la fièvre » avant d’obtenir des résultats concrets. Les membres survivants de la migration continuent de développer Freetown en une capitale commerciale et politique, où leurs descendants sont encore connus comme des « Néo-Écossais » et où le souvenir de Thomas Peters est celui d’un pionnier et d’un dirigeant courageux.