Géographie de la Saskatchewan | l'Encyclopédie Canadienne

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Géographie de la Saskatchewan

La Saskatchewan est divisée par deux des sept régions physiographiques du Canada. Ces deux régions sont les Plaines intérieures et le Bouclier canadien. Le Bouclier canadien est caractérisé par un relief rocheux accidenté et de nombreux lacs. Il comprend également une région sablonneuse au sud du lac Athabasca. Au sud du Bouclier canadien se trouve la région communément appelée la « ceinture céréalière ». Elle est caractérisée par des plaines plates ou légèrement vallonnées, et des sols fertiles. La Saskatchewan est connue comme étant l’un des plus grands producteurs de blé au monde.

À la frontière ouest et dans la région sud-ouest se trouve une autre région de plaines d’altitude généralement plus élevée. Le terrain vallonné de cette région est distinct de celui de la ceinture céréalière. À l’extrême sud-ouest, la Saskatchewan partage avec l’Alberta les collines de Cyprès. Celles-ci sont le point le plus élevé du Canada entre les Rocheuses et le Labrador.

Régions physiographiques

Géologie

De grandes parties de la Saskatchewan constituaient autrefois le fond d’une mer qui a disparu il y a des millions d’années. Sur le plan géologique, une grande partie du paysage actuel est relativement jeune, s’étant formé durant l’ère quaternaire (au cours des 2,58 derniers millions d’années). Les plus anciennes formations datent de l’ère précambrienne (il y a environ 4,6 milliards d’années à 5,41 millions d’années). Ces formations ont précédé la mer et il existe des preuvesque d’impressionnantes chaînes de montagnes se sont érodées au fil du temps pour devenir les plaines d’aujourd’hui. L’érosion, les séditions en fusion, le flux et le reflux de la mer ont tous contribué, au cours des différentes ères géologiques, au développement des variétés de formations géologiques. Ces formations font maintenant partie de la ceinture céréalière, des champs de pétrole et de gaz naturel, ainsi que des gisements de sel, d’argile, de charbon, de potasse et d’autres minéraux précieux.

La glaciation a été la principale influence géologique de la période quaternaire en Saskatchewan. Elle polit et marque des zones importantes de roches exposées, et elle laisse de riches sédiments à d’autres endroits. Les glaciers se déplacent en direction sud-ouest à travers le continent, laissant derrière eux des lacs. À leur grandeur maximale, ces lacs couvrent la majeure partie de la province. Ils marquent le paysage de drumlins, d’eskers et de moraines. Les glaciers ont couvert toutes les régions de la Saskatchewan à un moment ou à un autre, sauf deux petites enclaves de terrain élevé, à l’extrême sud. Ces régions ont encore une faune et une flore qui présentent des variations significatives par rapport à celles du reste de la province. Les derniers glaciers ont fondu il y a approximativement 16 000 à 18 000 ans au sud, et plus récemment au nord, il y a environ 8 000 ans.

Surface

Saskatchewan

Le tiers nord de la province est marqué de marécages et de tourbières, de roches couvertes de lichens et de forêts caractéristiques du Bouclier canadien. La région est généralement inhospitalière à l’agriculture en raison du climat et du sol mince. L’altitude de la ceinture céréalière décline de façon marquée de l’ouest à l’est. De même, du sud au nord, les niveaux de 600 et 900 mètres au-dessus du niveau de la mer (altitudes communes dans le sud-ouest), ne sont qu’à 150 à 300 mètres au nord-est. Ces baisses en altitude font couler le vaste réseau fluvial de la province vers la baie d’Hudson. Les sols de la moitié sud de la Saskatchewan sont propices à la colonisation agricole. Les régions cultivées de la partie sud dépendent d’une variété de sols, principalement des sols noirs et bruns. La texture de ces sols varie des sables limoneux à l’argile.

Végétation

La végétation naturelle de la Saskatchewan est divisée du nord au sud en six zones relativement distinctes. Toutes ces zones traversent la province en diagonale vers le sud-est. Le long de la frontière nord s’étend une bande de toundra forestière subarctique. Au sud de cette bande se trouve une vaste région de forêt de conifères du nord. On trouve une troisième bande de forêt mixte juste au sud de cet endroit. Le nord de la ceinture agricole est une forêt-parc de trembles, le centre est une prairie mixte d’herbes moyennes, et le sud est une prairie d’herbes courtes. Chacune des six zones correspond plus ou moins à des dépôts de sols particuliers. L’érosion du sol est un problème constant dans la province. Le vaste réseau fluvial fournit un type d’érosion, et les vents, qui sont si réputés qu’ils sont un élément bien connu de la littérature des Prairies, en créent une autre.

Eau

Parc patrimonial Wanuskewin

Quatre importants bassins hydrographiques drainent la province, soit ceux des rivières Mackenzie et Churchill au nord, et ceux de la rivière Saskatchewan et des rivières Qu’Appelle et Assiniboine au sud.

Un rapide coup d’œil sur les cartes de la Saskatchewan suggère que la province a une abondance d’eau. Cette eau s’étend à la fois à la surface et dans les aquifères (couches souterraines constituées de roches perméables). Ces aquifères sont situés à diverses profondeurs. On estime que les plus grands aquifères peuvent fournir environ 10 % du débit annuel de la rivière Saskatchewan Sud. Cependant, les aquifères ne peuvent être exploités qu’à l’aide d’une technologie très coûteuse. De plus, les puits individuels ne produisent généralement pas beaucoup d’eau. La majeure partie de l’eau de surface la plus accessible se trouve au nord, où la colonisation agricole est minime.

L’agriculture et le développement industriel (particulièrement pour la production de la potasse) nécessitent de grandes quantités d’eau. La Saskatchewan dépend fortement du débit des rivières et des précipitations. Les systèmes des rivières de la zone agricole sont principalement alimentés par la fonte des neiges des Rocheuses, et les chutes de neige sont sujettes à de grandes variations. Les précipitations dans la province sont également peu fiables. Lorsqu’il y en a, leur taux d’évaporation est souvent très élevé. Un trait caractéristique du paysage agricole en Saskatchewan est la fosse-réservoir, une grande excavation destinée à recueillir le surplus d’eau des champs au printemps.

Les précipitations annuelles de la province varient énormément. Ceci est vrai tant pour l’ensemble de la province que pour les différentes zones qui la composent. La moyenne annuelle de précipitations va de quelques centimètres à environ 50 cm, et augmente généralement du sud-ouest au nord-est. Depuis la fin du 19e siècle, des efforts continus ont été déployés afin d’étendre l’irrigation dans la province.

Climat

La Saskatchewan compte trois zones de climatiques principales. Ces zones correspondent à peu près aux principales zones de végétation. Elles varient de zones froides et enneigées au nord, de zones plus modérées dans les régions de la ceinture céréalière, aux steppes semi-arides du sud-ouest. La province a connu des températures en dessous de -50 °C en janvier et au-dessus de 40 °C en juillet. À l’inverse, la province a également connu des températures de janvier bien supérieures au point de congélation et des températures de juillet bien au-dessous de zéro. Le nombre de jours sans gel peut varier de 60 à plus de 100 jours par année.

Dans les sections de terre arable de la province, les dernières gelées printanières arrivent habituellement au début de juin. Le premier gel d’automne arrive habituellement au début de septembre. Cette saison de croissance relativement courte affecte ce que l’agriculture peut produire en Saskatchewan. Par exemple, les céréales sont sensibles au gel, depuis la germination jusqu’à la moisson. Dans un autre sens, le nombre de journées sans gel est un indicateur trompeur de la durée de la saison de croissance, puisque le nord de la province a également des levers de soleil très tôt, et des couchers de soleil très tard en été. Dans la ceinture céréalière, par exemple, le 21 juin, le soleil se lève avant 5 heures du matin et se couche après 21 h 30. Pour la même raison, les journées d’hiver sont courtes. Le 21 décembre, le soleil se lève après 9 heures du matin et se couche à 17 heures.

Les blizzards en hiver et les orages en été sont courants. La moitié sud de la province subit parfois des tornades.

Ressources

Le sol et l’eau constituent les ressources fondamentales de toute région agricole. Cependant, la Saskatchewan possède aussi de précieux gisements de minéraux, comme la potasse et l’uranium, ainsi que des combustibles fossiles.

Les ressources forestières de la province sont limitées par le sol et le climat. Néanmoins, près des trois quarts de la province sont boisés et près de la moitié des peuplements forestiers sont exploités. Pendant les années de sécheresse, les pertes dues aux feux de forêt sont élevées, non seulement en raison de la destruction immédiate de la pâte et du bois d’œuvre potentiels, mais aussi en raison de la perte des habitats fauniques. La faune soutient la pêche, le piégeage et la chasse à des fins récréatives et commerciales. De plus, ces activités sont une partie importante du mode de vie des peuples autochtones.

Les pêcheries commerciales en eau douce, bien que précieuses localement là où elles se trouvent, sont parmi les plus petites au Canada.

Conservation

Parc national des Prairies

La Saskatchewan est la principale bénéficiaire d’une importante loi fédérale de 1935, soit la Loi sur le rétablissement agricole des Prairies. Cette loi, qui a été amendée, a facilité la transformation du paysage agricole grâce à la construction de barrages et de fosses-réservoirs. La politique fédérale, axée sur la conservation de l’eau, est complétée par des politiques provinciales connexes.

La Saskatchewan abrite également 39 parcs provinciaux et deux parcs nationaux qui contribuent à préserver la faune et les écosystèmes. Le parc national du Canada des Prairies, par exemple, est le seul endroit au Canada où le chien de prairie à queue noire vit dans son habitat naturel, alors que le parc national du Canada de Prince Albert protège une section de la forêt boréale ainsi qu’une colonie d’oiseaux nicheurs, les pélicans blancs.

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