Le
Keystone XL est un projet de pipeline de 1947 km de long qui transporterait
du pétrole brut de l’Alberta jusqu’au Nebraska. Il est la
propriété de TC Énergie, basée à Calgary. Le pipeline de 36 pouces de
diamètre, nommé XL pour « export limited » (ou exportations limitées, en
français), représente la quatrième section prévue du réseau de pipeline
Keystone de TC Énergie. Au Canada, Keystone XL bénéficie du soutien du
gouvernement fédéral et du gouvernement de l’Alberta. Cependant, en janvier
2021, le président des États-Unis, Joe Biden, annule son permis dès sa première
journée de mandat. Le projet a néanmoins fait également face à une opposition
importante et à des contestations judiciaires pour des raisons
environnementales.

Détails du projet
Le pipeline Keystone transporte actuellement jusqu’à 591 000 barils de pétrole brut tous les jours. Il transporte de pétrole de l’Alberta jusqu’à des raffineries en Illinois et au Texas. Keystone XL augmenterait la capacité du système à 830 000 barils par jour. Le pipeline Keystone XL traverserait la frontière canado-américaine en route de Hardisty en Alberta, à Steele City au Nebraska. La portion se trouvant en Alberta s’étendrait sur 259 km.
Le
gouvernement de l’Alberta affirme que la construction créerait plus de 15 000 emplois
directs et indirects au Canada. Ceci inclut 1 400 emplois directs et 5 400 emplois
indirects en Alberta. Ses promoteurs font également miroiter les bénéfices
économiques dont profiterait le Canada sous forme de taxes foncières, et prétendent que
le Keystone XL ajouterait quelque 3,4 milliards de dollars américains
au PIB des États-Unis.
Opposition
Des
groupes écologistes, des propriétaires de ranchs et de
plusieurs communautés autochtones en Alberta, dans le Montana et au Nebraska
s’opposent fermement au projet. Nombre d’entre eux craignent que le pétrole brut supplémentaire transporté
par le pipeline ne pollue les terres et les rivières. Dans le cadre du débat entourant
le pipeline Keystone XL, le climatologue James Hansen affirme en 2012
que, si les réserves pétrolifères du Canada viennent à être entièrement
exploitées, la quantité d’émissions de carbone dans l’atmosphère entraînera un « échec
et mat pour le climat ».
Puisque le
pipeline Keystone traverse la frontière canado-américaine, le projet XL doit
être approuvé par le département d’État américain. Le président américain
Barack Obama rejette ce permis en 2015, affirmant que l’approbation du projet
aurait compromis le leadership de son pays en matière de changement climatique.
Permis du président Trump
En mars
2017, le président américain Donald Trump délivre un permis qui donne le feu
vert au projet. TC Énergie entreprend ensuite les
démarches pour obtenir les permis et les approbations nécessaires au
commencement de la construction, mais se heurte à un obstacle majeur en
novembre 2018, lorsqu’un juge fédéral du Montana suspend le projet à l’aide
d’une injonction. Ce dernier ordonne au département d’État de mener une évaluation environnementale plus approfondie avant que les
travaux puissent se poursuivre. Le président Trump délivre un nouveau permis en
mars 2019. Plusieurs mois plus tard, une cour d’appel lève l’injonction du juge
du Montana, ouvrant ainsi la voie à la construction aux États-Unis.
Construction
TC Énergie commence à construire Keystone XL
des deux côtés de la frontière durant la première partie de l’année 2020. Pour
accélérer ces travaux, le gouvernement de l’Alberta promet un investissement
en capital de 1,5 milliard de
dollars dans le projet du pipeline. L’Alberta garantit également un prêt de 6 milliards
de dollars pour la construction. Keystone XL devait être en service en
2023.
Permis annulé par le
président Joe Biden
Dans le
cadre d’une de ses premières actions en tant que président, Joe Biden annule le
permis américain de Keystone XL le 20 janvier 2021. Ceci fait partie d’un ordre
plus vaste visant à rétablir le leadership des États-Unis dans l’action climatique.
TC
Énergie suspend les travaux.
Le premier ministre Justin Trudeau et le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, expriment tous deux leur déception quant à la décision de Joe Biden. Jason Kenney l’a qualifiée de « coup de poing pour les économies canadiennes et albertaines. »