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Automobile

Peu d’inventions ont laissé une marque aussi importante sur le monde que l’automobile. Les premières automobiles construites au Canada étaient perçues comme des nouveautés, mais l’industrie automobile canadienne s’est éventuellement développée pour devenir l’un des principaux secteurs de fabrication et d’exportation du pays. La production à la chaîne a aidé à réduire le coût des automobiles et a rendu leur achat possible pour plus d’individus. L’essor de l’automobile a eu un impact sur les déplacements, et a nécessité de la recherche et des réglementations sur la pollution, les normes de sécurité, et la durabilité (voir Transports; Droit de la circulation routière au Canada).

Premières automobiles

La première automobile canadienne, un boghei à vapeur construit par Seth Taylor en 1867, est considérée comme une nouveauté. De même, la Fossmobile, construite par George Foote Foos en 1897, n’est jamais produite en série. Les véhicules monocylindriques qui sont importés des États-Unis en 1898 sont également rares.

Illustration de la Ware Steam Carriage

Les premières automobiles sont principalement utilisées par les gens fortunés pour les courses et le divertissement, à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle (voir Course automobile; Clubs automobiles). Bien que ces véhicules aient des moteurs, ils sont en fait des « calèches sans chevaux », soit un peu plus que des bogheis légers avec une force motrice. Ils ne sont pas fiables, ils sont coûteux, et parfois dangereux. Les premières automobiles sont fabriquées à la main, et sont parfois construites sur commande. Ransom Olds conçoit l’idée de composants interchangeables, ce qui rend possible la production à la chaîne. Ceci permet de réduire les coûts et de rendre l’automobile plus accessible aux consommateurs pour qui les prix des véhicules étaient auparavant trop élevés.

Industrie automobile au Canada

Au fur et à mesure que les ventes d’automobiles augmentent au cours du 20e siècle, la production en fait de même. Detroit, au Michigan, devient le centre automobile du monde. Situé non loin, Windsor en Ontario, ainsi que le sud de l’Ontario, prospèrent en raison de leur proximité avec Detroit. Avec la création de la compagnie Ford du Canada Limitée en 1904, l’industrie automobile du Canada se développe. Lorsqu’arrive l’année 1913, on compte près de 50 000 véhicules motorisés au Canada. Entre 1918 et 1923, le Canada devient le deuxième plus important producteur mondial de véhicules, et un exportateur majeur d’automobiles et de pièces automobiles. 

Au 21e siècle, l’industrie automobile demeure importante pour l’économie canadienne. Elle est la plus grande industrie manufacturière du Canada, et sa deuxième plus importante industrie exportatrice (voir Exportations). En 2011, 76 % des voitures fabriquées au Canada sont exportées. En 2019, les véhicules motorisés représentent 54 milliards de dollars en exportation, soit 9 % du total des marchandises exportées du Canada.

Alors que le Canada exporte un bon nombre des véhicules qu’il fabrique, il a l’un des ratios d’automobiles par habitant le plus élevé au monde, et le Canada est souvent perçu comme étant dépendant de l’automobile. En 2019, le nombre de véhicules motorisés immatriculés au Canada a été enregistré à 35,7 millions. Les véhicules automobiles légers, incluant les voitures particulières, les camions légers et les fourgonnettes, représentent environ deux tiers des immatriculations.

Transports et voyages

Les automobiles ont un impact sur la manière dont les gens voyagent. Elles permettent aux gens d’habiter plus loin de leur travail et elles ont par conséquent un profond impact sur le design urbain. Les automobiles ont créé un besoin pour davantage de rues, de routes et d’autoroutes (voir Transports). Elles ont rapidement engendré des stations-service, des garages, des assureurs, et de nombreux autres de types de services (voir Station-service). De nos jours, l’automobile, avec ses fournisseurs, ses infrastructures, et ses industries dérivées, représente une composante importante de l’économie, notamment de l’industrie de la construction. Les transports consomment environ la moitié de tout le pétrole utilisé au Canada, et les automobiles consomment la moitié de cette quantité, soit autant que tous les autres modes de transport combinés.

L’énorme impact de l’automobile n’est pas sans coûts. Les rues, les routes et les autoroutes nécessitent des terres qui pourraient autrement être utilisées pour des logements, des parcs et de l’agriculture (voir Routes et autoroutes). Les préoccupations suscitées par la perte des terres au profit de l’automobile ont entraîné des pressions faites par les groupes environnementaux. Leurs pressions ont résulté en l’annulation de plans pour construire la Spadina Expressway à Toronto, et des plans d’extension des autoroutes dans les parcs nationaux de l’Ouest. (Voir aussi Mouvements écologistes au Canada.) Cependant, c’est souvent la mauvaise planification et utilisation des routes qui est le réel problème. Par exemple, les embouteillages dus à des routes inadéquates entraînent des niveaux plus élevés d’émissions des véhicules. En 2019, le secteur des transports représentait 25 % des émissions de gaz à effet de serre au Canada.

Embouteillage dans un sens sur l’autoroute Gardiner de Toronto, au Canada.

Émissions des véhicules

Chaque année, les voitures canadiennes produisent des millions de tonnes de dioxyde de carbone, de monoxyde de carbone, diverses particules, et d’autres types de gaz. Ces gaz contribuent au smog qui sévit dans plusieurs communautés canadiennes, ainsi qu’au réchauffement planétaire (voir Pollution de l’air; Pollution; Changement climatique). Les chercheurs et les environnementalistes cherchent des solutions pour ces enjeux depuis des décennies.

Les premiers contrôles des émissions automobiles sont mis en place dans les années 1970, et depuis, le rejet de substances toxiques dans l’air a diminué. Le carburant automobile ne contient plus de plomb, et les équipements de contrôle des émissions sont maintenant obligatoires. Les normes nationales de la qualité de l’air sont établies par la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE), qui est promulguée pour la première fois en 1988 et amendée ensuite en 1999. La LCPE de 1999 entre en vigueur le 31 mars 2000 (voir Droit de l’environnement). Il s’agit de la principale loi fédérale concernant l’environnement. L’objectif principal de la législation environnementale est de réduire la pollution de l’air en élaborant et réglementant des normes de rendement des émissions pour les véhicules, pour les moteurs et pour l’équipement fabriqué au Canada et importé au pays. La LCEP prévoit l’adoption de règlements sur les émissions dans d’autres pays, incluant ceux des États-Unis. Cette approche garantit des produits harmonisés en Amérique du Nord, et des avantages environnementaux et économiques combinés.

Les initiatives fédérales qui visent à réduire les émissions des véhicules incluent le programme écoTechnologie pour les véhicules de Transports Canada. Ce programme est conçu pour éduquer la population canadienne au sujet des technologies environnementales avancées des véhicules et leurs avantages. Il vise également à aider les consommateurs à prendre des décisions éclairées quant à l’achat de véhicules moins polluants. Les technologies de pointe sont importantes pour aider l’industrie automobile à réduire les émissions de gaz à effet de serre des véhicules légers au Canada. En 2005, le gouvernement du Canada et l’industrie automobile canadienne ont signé un protocole d’entente, qui a fixé un objectif annuel de réduction de 5,3 mégatonnes des émissions à effet de serre pour l’année 2010.

Accidents de véhicules motorisés

Les accidents de véhicules motorisés sont l’une des principales causes de décès chez les Canadiens. La première loi sur la ceinture de sécurité est adoptée en 1988. Toutes les provinces adoptent cette loi qui rend obligatoire le port de la ceinture de sécurité et de dispositifs de retenue pour les enfants. Dans les années 1990, les caractéristiques de sécurité des véhicules commencent à inclure les ballons gonflables. Bien que cette loi sur la sécurité et ses initiatives soient reçues avec scepticisme et qu’elles suscitent bien des débats, des enquêtes menées sur leur efficacité démontrent d’importantes réductions du nombre de décès et de blessures grâce à leur utilisation appropriée. L’introduction des ballons gonflables dans les véhicules légers engendre une vaste enquête qui démontre qu’entre 1990 et 2000, les ceintures de sécurité ont sauvé un total de 11 690 vies, et les ballons gonflables ont sauvé 313 vies, selon Transports Canada. Le nombre de décès sur la route à travers le pays passe de 4283 décès en 1987 à 2889 décès en 2006. (Voir aussi Droit de la circulation routière au Canada; Conduite en état d’ébriété.)

Véhicules hybrides

Aujourd’hui, la plupart des Canadiens conduisent des automobiles qui fonctionnent à l’essence ou au diésel. Les véhicules hybrides, qui utilisent une combinaison d’électricité et d’essence, deviennent de plus en plus populaires. Certains véhicules fonctionnent au propane, au gaz naturel liquéfié, et à d’autres produits pétroliers, mais leur disponibilité est limitée dans certaines régions.

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