Hôtel Banff Springs | l'Encyclopédie Canadienne

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Hôtel Banff Springs

Le Fairmont Banff Springs (anciennement le Banff Springs Hotel) est un hôtel de luxe situé dans le parc national Banff. (Voir aussi Parcs nationaux du Canada; Alberta.) Ce célèbre bâtiment canadien est un excellent exemple d’hôtel de villégiature. Il est reconnu pour sa conception architecturale dans un cadre naturel (les montagnes Rocheuses) ainsi que pour sa capacité à maintenir une culture sportive et de loisirs florissants. L’hôtel a été construit dans le cadre d’un réseau d’hôtels du chemin de fer du Canadien Pacifique, et ces hôtels ont été construits à travers le Canada afin d’encourager l’utilisation des lignes transcontinentales. Le Fairmont Banff Springs est reconnu sous le nom de « Castle in the Rockies » (château dans les Rocheuses). Son architecture extérieure est principalement de style baronnial écossais, et son intérieur présente le style Arts-and-Crafts.

Hôtel Banff Springs

Vallée de Bow

Le cadre naturel de l’hôtel est un confluent de rivières, de forêts, de montagnes, et d’une source d’eau chaude minérale naturelle. L’hôtel est situé au pied du mont Sulphur et il offre une magnifique vue sur la rivière Bow, la chaîne Fairholme, la Tunnel Mountain et le mont Rundle. Les sources thermales Banff Upper Hot Springs se trouvent à proximité et sont présentées comme des eaux thérapeutiques. Elles ont été un important facteur de motivation pour l’emplacement de l’hôtel au point le plus élevé, au-dessus du croisement des rivières Bow et Spray.


Histoire et développement

Historiquement, le Fairmont Banff Springs est étroitement lié à l’adoption du projet de loi sur les chemins de fer canadiens de 1881 sous le premier ministre sir John A. Macdonald. C’est à cette époque que le chemin de fer Canadien Pacifique (CP) termine sa route transcontinentale en Colombie-Britannique (1885). Par la suite, le CP se lance dans le développement d’hébergements pour les personnes qui voyagent sur ses lignes.

Le profil touristique des années 1880 comprend les personnes fortunées qui font des voyages organisés dans différentes stations thermales. Cornelius Van Horne, un homme d’affaires de premier plan et président du CP, souhaite offrir une expérience hôtelière luxueuse à ces voyageurs qui explorent l’Ouest. Il se porte à la défense de la protection des sources thermales chaudes de Banff, y voyant l’occasion de développer une ressource naturelle exquise pour complémenter l’hôtel.

19e siècle

La première version de l’hôtel est achevée en 1888 par l’architecte américain Bruce Price. Ce dernier construit une structure à ossature de bois de cinq étages d’une ampleur sans précédent, qui relie l’eau de source thermale minérale à ses nombreux bassins par un système de canalisations. L’idée que l’architecture doit constituer un élément organique de son environnement, un concept typique de la pensée architecturale de l’époque, est incorporée dans la conception de Bruce Price, en mettant l’accent sur une création de luxe. La conception est abondamment inspirée du style des châteaux français et de la fin de l’époque victorienne, ce qui est typique de l’architecture canadienne de l’époque. L’hôtel peut accueillir près de 280 personnes, et il présente des toits en croupe abrupte, des lucarnes, des tourelles, des baies vitrées et un toit de bardeaux en cèdre. Ses hauts sommets s’intègrent parfaitement dans une mer de pins et de sapins.

20e siècle

À ses débuts, l’hôtel met des guides d’alpinisme suisses (1899) à la disposition de ses clients. Ces aventures guidées dans les montagnes et à travers les rivières témoignent de l’évolution de la culture touristique de l’époque. La demande d’hébergement croissante mène à une période, entre 1900 et 1910, qui comprend à la fois des modifications et des ajouts, avec un demi-million de dollars investi dans une extension de cinq étages au sud de l’hôtel par le cabinet d’architectes montréalais Hutchinson, Wood and Miller. En 1910, la capacité maximale de l’hôtel est à nouveau rapidement atteinte et des ajouts commencent à donner à l’hôtel un aspect qui ne correspond pas à la majestueuse vision mise de l’avant par la direction. C’est dans cette optique que le CP fait appel à un autre architecte américain, W.S. Painter, pour concevoir un concept global plus cohérent. Ce dernier construit une tour centrale de onze étages qui est achevée en 1914 et qui coûte deux millions de dollars. L’hôtel peut alors accueillir jusqu’à 300 personnes. Ce nouveau bâtiment est conçu dans un style progressif de construction d’acier et de béton. W.S. Painter suit le concept architectural de château français de Bruce Price, mais il y ajoute des influences baronniales écossaises prédominantes. Les bardeaux de cèdre et les tourelles de Bruce Price sont remplacés par des lucarnes à toit plat et des fenêtres en arc de cercle avec une façade en pierre calcaire, ce qui change considérablement l’esthétique du bâtiment. Des baies vitrées et des balcons permettent à l’architecture d’offrir des vues étendues des montagnes et du paysage. La nouvelle tour de l’hôtel comprend une zone de baignade proposant une variété de services, notamment des bains turcs et russes à l’eau douce froide ou à l’eau minéralisée chaude ainsi que des bains privés au soufre. Afin d’améliorer davantage l’image de l’hôtel, Kate Reed, l’épouse du directeur des hôtels du CP, est chargée de la décoration d’intérieur.

Les piscines du chemin de fer du Canadien Pacifique à l’hôtel Banff Springs, vers 1900-1925.

L’hôtel connaît de grandes périodes de croissance au cours des années 1920 et 1930. Les événements organisés par l’hôtel pour captiver les clients comprennent un festival d’été présentant des danses et des chants du peuple autochtone Stoney-Nakoda local, ainsi qu’un festival de musique qui donne aux visiteurs un fort sens de la culture de la région. Les aménagements varient au fil du temps et dépendent des changements culturels de la région. Ces activités incluent l’équitation, le canot, la descente de rapides, le tennis et le golf (un parcours de 18 trous est construit en 1927).

Incendie

En 1926, un incendie dévastateur réduit l’aile nord de l’hôtel en cendres. De 1927 à 1928, un budget de neuf millions de dollars est réservé pour achever les plans de W.S. Painter. J.W. Orrock met les plans à jour, les agrandit et ajuste la ligne de toit. Les travaux commencent par la construction de nouvelles ailes nord et sud en acier et en béton, placées en angle par rapport à la tour centrale, et recouvertes de pierres de Rundle. Les chambres de l’hôtel sont aménagées dans une variété de styles, tout comme les halls opulents décorés de panneaux de chêne sur les murs, de vitraux, d’une fontaine de marbre, d’une utilisation considérable de pierre de Tyndall, de chandeliers d’appliques Tiffany, de plafonds en caissons et de magnifiques dalles de chaux au plancher.

Au cours des années entre 1942 et 1945, l’hôtel demeure fermé en raison de la Deuxième Guerre mondiale. La clientèle d’après-guerre change et elle inclut la classe moyenne qui a désormais accès à des possibilités de voyage qui n’étaient réservées qu’à l’élite par le passé. De plus, dans l’évolution de l’histoire de l’hôtel, ce n’est qu’à partir de 1969 que l’hôtel ouvre ses portes au tourisme en toute saison.

Restauration et rénovations

En 1987, avec l’arrivée des Jeux olympiques d’hiver de 1988, 100 millions de dollars sont investis dans la restauration et les rénovations de l’hôtel. En 1997, la direction ajoute huit millions de dollars de plus pour les travaux de restauration. La clientèle des années 1990 désire avoir un espace de centre de conférence, et le cabinet d’architectes Carruthers, Marshall and Associates entreprend de répondre à ce besoin avec des rénovations d’un montant de 25 millions de dollars. Finalement, en 1995, l’architecte Robert LeBlond de Calgary termine le nouveau spa luxueux de l’hôtel avec un budget de 12 millions de dollars.

Vue d’ensemble de l’architecture

Globalement, le Fairmont Banff Springs affiche de nombreuses influences européennes qui se reflètent dans le décor, l’ameublement et la décoration intérieure, mais des images canadiennes de la culture autochtone locale et des fleurs régionales complètent son identité. Les traditions du style Arts‑and‑Crafts sont évidentes, mettant en valeur les traditions françaises, écossaises et espagnoles dans les différentes pièces. Des fabricants canadiens ainsi qu’européens ont participé aux détails de la décoration d’intérieur, notamment l’entreprise Castle and Son de Montréal qui fournit l’ameublement en bois, ainsi que des fabricants tchèques pour le chandelier de cristal et les fenêtres de verre.

Héritage

Suite à la restructuration du CP en 2001, le Fairmont Banff Springs est géré par la compagnie Fairmont Hotels & Resorts. Le Fairmont Banff Springs partage une lignée avec le Fairmont Chateau Lake Louise dans le parc national de Banff, le Fairmont Château Frontenac de la ville de Québec et le Fairmont Empress à Victoria en Colombie-Britannique.

L’hôtel est déclaré lieu historique national du Canada en 1988. L’hôtel fait également l’objet d’un timbre commémoratif émis par Postes Canada en 1993.

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