Découvertes et innovations médicales canadiennes | l'Encyclopédie Canadienne

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Découvertes et innovations médicales canadiennes

Ci-dessous se trouvent cinq découvertes et innovations médicales réalisées par des Canadiens. En posant de nouvelles questions, en faisant des expériences et en publiant leurs résultats, des chercheurs partout au Canada ont contribué à l’avancement de la recherche médicale, de la technologie et de la connaissance dans le milieu médical. Ces avancées ont notamment permis d’améliorer la qualité de vie de gens partout dans le monde et de sauver de vies.

Insuline

L’existence du diabète sucré (souvent appelé tout simplement diabète) est connue depuis plusieurs siècles. Toutefois, il est mal compris jusqu’à la fin du 19e siècle. Avant l’été 1921, les chercheurs présumaient qu’une certaine sécrétion interne du pancréas était la clé pour prévenir le diabète et contrôler le métabolisme, mais personne n’avait réussi à la trouver. C’est alors qu’entre en jeu une équipe de l’Université de Toronto, qui adopte une nouvelle approche expérimentale proposée par sir Frederick Banting.

En 1921 et en 1922, sir Frederick Banting et Charles Best, sous la direction de John James Rickard Macleod, réussissent à isoler l’insuline dans un laboratoire de l’Université de Toronto. Par la suite, le biochimiste James Collip parvient à purifier ces extraits pancréatiques et à les rendre sécuritaires pour une injection chez l’humain. Au printemps 1922, les chercheurs de Toronto sont en mesure d’annoncer la découverte de l’insuline.

La découverte de l’insuline est l’une des plus importantes percées de l’histoire médicale moderne. Elle a d’ailleurs valu à sir Frederick Banting et à John James Rickard MacLeod un prix Nobel de physiologie ou médecine (voir Les prix Nobel et le Canada).

Atlas des maladies cardiaques congénitales

L’Atlas des maladies cardiaques congénitales est un ouvrage de Maude Abbott. L’autrice, s’étant vu refuser l’admission dans un programme de médecine à l’Université McGill en raison de son sexe, devient la conservatrice du Musée médical McGill en 1901.

En 1931, Maude Abbott présente des artéfacts de la vaste collection du Musée médical McGill dans le cadre d’une exposition pour l’Académie de médecine de New York. Elle présente ensuite la même collection à la réunion du centenaire de la British Medical Association, à Londres, en 1932. On l’encourage alors à compiler toutes ses recherches en un seul et même ouvrage.

Portant le titre Atlas des maladies cardiaques congénitales, le livre de Maude Abbott est publié par l’American Heart Association en 1936. L’ouvrage novateur devient ainsi une ressource importante dans le milieu de la recherche en cardiologie et permet de sauver de vies. Notamment, la publication aide les médecins à mieux comprendre et diagnostiquer les malformations cardiaques et à développer de nouvelles méthodes de traitement.

Stimulateur cardiaque

Défibrillateur-stimulateur cardiaque externe expérimental

Dans le cadre de leurs études sur l’hypothermie, les docteurs Wilfred Bigelow et John Carter Callaghan en viennent à chercher des manières de stimuler le muscle cardiaque. Ils se tournent donc vers le Dr John Hopps, du Conseil national de recherches du Canada, qui met au point un stimulateur cardiaque externe, artificiel et portable. Cet appareil, qui envoie des pulsions électriques au cœur, mène le muscle cardiaque à se contracter et à pomper le sang. En 1950, Dr Wilfred Bigelow et Dr John Carter Callaghan testent le stimulateur cardiaque du Dr Hopps, ce qui s’avère être un grand succès.

Ce dispositif externe, artificiel et portable est un facteur important du développement et de l’utilisation de stimulateurs cardiaques implantables chez l’humain.

Vaccin contre la polio

Pendant la première moitié du 20e siècle, la poliomyélite (ou polio) frappe le Canada de plein fouet, plus durement qu’ailleurs au monde. Des épidémies à répétition atteignent un pic et provoquent une crise nationale en 1953. Les communautés de la santé publique, de la médecine et de la recherche travaillent d’arrache-pied pour comprendre la maladie et les façons de la prévenir.

Les scientifiques canadiens jouent un rôle important dans le développement et la production du vaccin contre la polio (voir Le Canada et la mise au point du vaccin contre la polio). À la fin des années 1940, des scientifiques des laboratoires de recherche médicale Connaught, à l’Université de Toronto, mettent au point le Milieu 199 alors qu’ils étudient la nutrition des cellules cancéreuses. Il s’agit alors du premier milieu nutritif entièrement synthétique conçu pour la multiplication des cellules. Le Milieu 199, qui s’avère également être un milieu de culture synthétique adéquat pour un vaccin destiné aux humains, est ensuite utilisé pour stimuler la croissance du poliovirus. Jonas Salk, virologue de l’Université de Pittsburgh, en commande alors une grande quantité et parvient à mettre au point un vaccin poliomyélitique inactivé pouvant être testé sans danger.

L’équipe des laboratoires Connaught contribue également à la production du vaccin à grande échelle. Notamment, Leone Farrell conçoit en 1952-1953 la « méthode Toronto  », qui consiste à stimuler la croissance du poliovirus dans des cultures liquides à l’aide de grosses bouteilles bercées doucement dans des machines conçues sur mesure.

Une fois les tests terminés, le vaccin contre la polio est autorisé aux États-Unis et au Canada. La recherche et le développement du vaccin contre la polio permettent de réduire l’incidence de la maladie, passant de 300 000 cas en 1988 à moins de 40 cas aujourd’hui.

Fibrose kystique

La fibrose kystique est une maladie autosomique récessive. À ce jour, il n’existe aucun traitement pour la fibrose kystique, mais des équipes de chercheurs travaillent pour mieux la comprendre et la guérir. En 1989, le généticien Lap-Chee Tsui et ses collaborateurs de l’Hôpital pour enfants malades de Toronto, ainsi que Francis Collins, de la faculté de médecine de l’Université du Michigan, annoncent avoir isolé le gène responsable de la fibrose kystique. La découverte est alors considérée comme l’une des plus importantes de l’histoire de la génétique humaine. En 1990, Tsui, Riordan et Collins reçoivent le prix international Canada Gairdner pour leurs recherches.