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Génération Z au Canada

La génération Z fait référence à l’ensemble des personnes qui sont nées approximativement entre 1997 et 2011 (voir Population du Canada). Bien que les membres de la génération Z disposent d’une plus grande variété de choix de vie que les générations qui les ont précédés, ils font également face à une instabilité financière croissante, ainsi qu’à des taux accrus d’anxiété, de stress et de dépression. Malgré certains stéréotypes négatifs, la génération Z présente de nombreux traits louables, comme une ouverture croissante à la diversité, et un désir de faire une différence et d’avoir un impact positif sur le monde.

 Il est important de noter que bien que les individus composant les générations puissent avoir des similitudes, aucune génération n’est uniforme.

Le saviez-vous? Le groupe d’âge reconnu comme étant la génération Z a été initialement désigné par différents noms tels que génération silencieuse ou génération C. Mais c’est en 2019 que le nom génération Z a gagné du terrain dans les médias et le public.

Aperçu

De nombreuses tendances affectant la génération Z ont eu également un impact sur la génération X (groupe de personnes nées entre 1966 et 1979) et la génération des milléniaux (personnes nées approximativement entre 1980 et 1996). Cependant, certaines de ces tendances se sont intensifiées au fil des années. Par exemple, les baby-boomers sont initialement considérés comme la génération la plus instruite de leur époque. Lorsque la génération X atteint sa maturité, elle devient la génération la plus instruite de l’histoire canadienne (voir Éducation au Canada). De nos jours, les milléniaux sont considérés comme étant la génération la plus instruite. Cette même tendance s’est maintenue jusqu’à maintenant avec la génération Z. Celle-ci est également la génération la plus diversifiée sur le plan racial et ethnique de l’histoire du Canada.

Génération Z

(Getty Images) 

Une génération définie par le changement et les choix

La vie de la génération Z est définie par le changement. Bien sûr, être à la fin de l’adolescence et au début de la vingtaine est toujours synonyme de période de changement rapide. Ceci est vrai pour la plupart des générations. Mais les membres de la génération Z ont connu, et continuent de connaître, des transitions lors de leurs années de formation qui sont beaucoup plus complexes et variées que celles des générations précédentes. 

Par exemple, il est beaucoup plus courant pour les membres de la génération Z de travailler et d’aller à l’école en même temps. Il est également plus probable qu’ils feront la transition en va-et-vient de l’école au travail plusieurs fois au cours de leur vie. Ceci est particulièrement vrai pour ceux d’entre eux qui sont issus de milieux économiquement défavorisés, car le fait de jongler entre école et travail entraîne souvent des délais plus longs avant de pouvoir trouver un emploi stable.

Par ailleurs, beaucoup plus de parcours de vie s’ouvrent à la génération Z qu’aux générations précédentes. Les jeunes d’aujourd’hui peuvent envisager une carrière qui n’existait même pas il y a une génération (ou même il y a quelques années). Ce nouvel éventail de parcours de vie peut offrir des opportunités accrues, mais les conséquences peuvent être plus difficiles à prévoir. Même si les jeunes font les mêmes choix en matière d’éducation et d’emploi qui ont conduit les générations précédentes au succès, il n’est pas garanti qu’ils atteindront les mêmes niveaux de réussite. Au Canada, on prédit que les membres de la génération Z, comme les milléniaux, seront financièrement moins favorisés que leurs parents. 

Génération Z et instabilité d’emploi

Ce n’est pas nouveau pour les jeunes d’être économiquement vulnérables. Mais les experts affirment que les conditions dans lesquelles la génération Z grandit représentent une première dans l’histoire de l’industrialisation, à l’exception des temps de guerre ou de catastrophes naturelles importantes, où les fortunes financières des jeunes adultes tombent si bas en dessous du reste de la société.  

Les membres de la génération Z qui sont déjà entrés sur le marché du travail l’ont fait avec plus de dettes que les membres des générations précédentes (voir Population active et Marché du travail). Au Canada, le montant total des prêts étudiants dus au gouvernement fédéral seulement a atteint 15 milliards de dollars en 2010. On estime que ce nombre continuera de croître à l’avenir. De plus, la génération Z est plus susceptible d’avoir un emploi précaire que tout autre groupe d’âge. Cela veut dire qu’il est de plus en plus probable que les membres de cette génération auront à occuper plusieurs emplois, des emplois sans avantages sociaux ni sécurité, et/ou qu’ils auront des emplois à temps partiel ou à contrat.    

Les membres de la génération Z sont plus susceptibles d’être surqualifiés pour le travail qu’ils font. Le fait d’être confronté aux défis du marché si tôt dans une carrière peut avoir des effets durables, comme des salaires plus bas tout au long de la vie et la probabilité d’avoir des emplois moins bien rémunérés pendant de plus longues périodes. Il est important de reconnaître que l’impact de ces réalités n’est pas réparti de manière uniforme. Le chemin vers la sécurité d’emploi et la stabilité économique est beaucoup plus difficile pour certains segments de la génération Z que pour d’autres. Au Canada, les taux de chômage chez les jeunes sont plus élevés chez les personnes de couleur et chez les peuples autochtones comparativement à l’ensemble des jeunes (voir Préjugés et discrimination au Canada).  

Génération Z et technologie

Tout comme les milléniaux, les membres de la génération Z font partie d’une génération numérique, c’est-à-dire qu’ils n’ont connu qu’un monde où les ordinateurs et l’internet font entièrement partie de la vie quotidienne. De plus, la génération Z est la première génération « constamment connectée » de l’histoire, elle est toujours « active » en ce qui concerne la technologie (voir aussi Technologies de l’information et des communications; Société d’information). Parce qu’ils ont grandi en même temps que le téléphone intelligent devenait monnaie courante, les membres de cette génération peuvent interagir avec les autres et les affecter plus que jamais auparavant. De nouvelles formes de média ont également brisé les repères traditionnels de statut et d’autorité, ce qui permet à la génération Z de s’impliquer de manière plus significative avec des groupes d’individus plus diversifiés, sur une zone géographique plus vaste (voir Éducation aux médias; Le Canada et l’économie numérique).

Il n’existe pas de recherches concluantes sur la mesure dans laquelle la technologie peut avoir un impact négatif sur les jeunes. Toutefois, la prévalence accrue de la dépression, du stress et de l’anxiété au sein de la génération Z pourrait être en partie attribuée aux situations de cyberintimidation, au manque relatif de socialisation en personne, et à la pression ressentie de participer activement et constamment aux conversations en ligne.  

Anxiété, dépression et augmentation de la pression

En 2013, près d’une personne sur cinq a signalé souffrir d’un problème de santé mentale au Canada. Cette proportion est plus élevée chez les jeunes. En 2015, les jeunes Canadiens ont signalé ressentir une faible satisfaction à l’égard de la vie, contrairement à des taux élevés de satisfaction moyenne à l’égard de la vie rapportés chez les adultes.  

Les experts n’ont pas déterminé la cause de cette crise de santé mentale chez la jeunesse canadienne. Certains suggèrent qu’il est possible que ce soit en partie dû à l’augmentation de la sensibilisation et de la prise de conscience en matière de santé mentale. Cependant, un facteur contributif pourrait être les pressions croissantes de réussite auxquelles la génération Z fait face. Les parents de la génération Z sont, pour la plupart, des membres de la génération X. Bien que leur style parental soit peut-être plus pratique celui des baby-boomers, les attentes des parents quant à la réussite de leurs enfants ont augmenté. Certains psychologues suggèrent que ces attentes ont atteint des extrêmes inquiétants.  

Certains jeunes subissent plus de pression que d’autres. Les élèves qui, par exemple, sont les premiers de la famille à obtenir un diplôme universitaire font face à des défis uniques. Il en est de même pour les enfants d’immigrants, qui sont parfois confrontés à des attentes plus élevées de la part de leurs parents en raison du désir de ceux-ci de combler ce que les universitaires appellent le « immigrant bargain » (voir Immigration au Canada). On ajoute aux pressions que les parents d’aujourd’hui exercent sur la génération Z le fait que des niveaux de scolarité plus élevés sont maintenant escomptés pour certains emplois. C’est ce qu’on appelle parfois l’inflation des diplômes. 

Les stéréotypes de la génération Z

Malgré les défis que rencontre la génération Z, les médias ont tendance à se concentrer sur la perception des caractéristiques négatives que partagent les membres de la génération Z plutôt que sur leurs particularités positives. Les membres de la génération Z sont des fois appelés les « milléniaux sur stéroïdes », et la génération est souvent décrite comme étant dépendante de la technologie et prudente quant à l’avenir. En 2018, un sondage mené par l’agence de recrutement Nexxt révèle que 40 % des parents d’enfants de la génération Z croient que leurs enfants sont plus paresseux que les milléniaux. Le même sondage démontre également que 40 % des baby-boomers croient que la génération Z aura un impact négatif sur le milieu du travail. De plus, un sondage mené par Abacus Data en 2018, indique que 70 % des adultes canadiens estiment que « les jeunes Canadiens ne sont pas très préparés, ou pas du tout prêts à tenir des rôles de dirigeants civiques actifs dans leur communauté. » Mais si on regarde au-delà des stéréotypes négatifs qui dominent souvent la conversation à propos des générations plus jeunes, les attributs positifs de la génération Z ne sont pas difficiles à trouver.

Ouverture à la diversité et désir d’impact

La génération Z passe plus de temps dans la période de la vie caractérisée par la formation de l’identité et la recherche de sens et de but que les générations précédentes. Des recherches suggèrent que cela serait le résultat du fait que les jeunes passent plus de temps à l’école que jamais auparavant. Ce changement mène à une plus grande liberté d’exploration en imposant un moratoire plus long sur les responsabilités de l’âge adulte pour la génération Z, comparativement aux générations précédentes (près de cinq ans de plus que la génération X, et presque 10 ans de plus que les baby-boomers). Cette augmentation du temps consacré à la formation identitaire et à la recherche de sens a de nombreuses conséquences.

Les experts rapportent que les jeunes acceptent davantage la diversité et qu’ils croient en l’importance de l’égalité entre les races, les sexes et les orientations sexuelles. En ce qui concerne l’identité sexuelle, la majorité de la génération Z affirme que, lorsqu’on demande le sexe d’une personne, les options autres qu’« homme et femme » devraient être incluses. La génération Z est plus à l’aise avec les notions fluides de l’identité en général, y compris les opinions non traditionnelles sur le sexe, la race, la sexualité et la politique.   

Les membres de la génération Z manifestent également le désir de contribuer à quelque chose de plus grand qu’eux-mêmes, et ils croient qu’ils ont le pouvoir de changer le monde. Une étude réalisée par l’agence de publicité Sparks & Honey démontre que 60 % de la génération Z veut avoir un impact sur le monde comparativement à 39 % des milléniaux. Voici quelques exemples de personnalités de la génération Z: Autumn Peltier, Canadienne autochtone Anishinaabe défenseure du droit de l’eau; Malala Yousafzai, lauréate du prix Nobel de la paix et citoyenne canadienne honoraire; Greta Thunberg, suédoise, militante contre les changements climatiques; et les militants pour le contrôle américain des armes à feu de l’école Marjory Stoneman Douglas High School en Floride.     

Autumn Peltier, militante anishinaabe du droit à l’eau.

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