La renaissance architecturale | l'Encyclopédie Canadienne

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La renaissance architecturale

Le secteur canadien de l’architecture connaît actuellement une véritable renaissance, des falaises côtières de la Nouvelle-Écosse aux îles lointaines de la Colombie-Britannique. Alors que l’architecture canadienne typique du XIXe siècle et du début du XXe siècle se caractérisait par le style néoclassique britannique robuste et majestueux de son époque, l’architecture canadienne contemporaine, elle, est résolument multiculturelle et tournée vers le monde. Elle s’inspire du modernisme européen d’architectes comme Le Corbusier et Mies van der Rohe, ainsi que de traditions vernaculaires de l’Asie et de l’Amérique du Nord. Plutôt que de suivre un modèle prédéfini, les édifices canadiens sont conçus pour répondre aux besoins de projets particuliers et refléter le caractère des endroits où ils se dressent.

L’École nationale de ballet

L’École nationale de ballet du Canada

Harmonieusement intégrée à la maison historique Northfield House de Toronto, de style géorgien – réalisation de sir Oliver Mowat, Père de la Confédération, en 1856 –, l’École nationale de ballet de Bruce Kuwabara (KPMB) est une structure lumineuse et spacieuse qui semble flotter. C’est là tout un exploit pour un projet qui comprend trois imposantes nouvelles structures alliant verre et acier. Orientées vers l’ouest avec vue sur Toronto, les fenêtres des studios de danse laissent entrer la lumière naturelle le jour, pour se transformer, le soir venu, en phares de ville qui laissent entrevoir les jeunes danseurs. En guise de rappel de la maçonnerie ocre de l’édifice du patrimoine, les espaces intérieurs de l’École nationale de ballet sont chaleureux et intimes, accentués par des planchers et des accents en bois. Le tout est gracieusement relié par un réseau d’escaliers et de passerelles.

Coopérative d’habitation au 60, rue Richmond Est

Le projet de développement immobilier de Stephen Teeple situé au 60, rue Richmond Est à Toronto est une coopérative d’habitation communautaire à l’origine conçue pour abriter les travailleurs du secteur hôtelier déplacés du fait du réaménagement de Regent Park, important projet de logement social dans les années 1940. Le bâtiment se compose de grands blocs imbriqués les uns dans les autres, d’un extérieur combinant ardoise grise et blanche, ainsi que d’une profonde terrasse enchâssée au 6e étage qui le découpe sur presque toute sa largeur. On retrouve au 60, rue Richmond Est de nombreuses caractéristiques avant-gardistes, dont une cuisine et des installations de formation gérées par les résidents et un jardin communautaire au 6e étage, où les légumes destinés au restaurant sont cultivés. Les déchets organiques provenant de ce dernier sont d’ailleurs utilisés comme compost, et l’immeuble est équipé pour recueillir les eaux pluviales, qui sont ensuite utilisées dans le jardin.

Bibliothèque centrale d’Halifax

On a tendance à associer les bibliothèques avec le style néoclassique à la fois sobre et monumental des édifices financés par Andrew Carnegie, magnat de l’acier américain, et construits un peu partout en Amérique du Nord à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. À mille lieues de cette description rigide, sur le site historique de la villa Bellevue, près de Schmidtville, de la colline de la citadelle et de l’Université Dalhousie, se dresse la Bibliothèque centrale d’Halifax, un édifice dessiné par Fowler Bauld & Mitchell pour le XXIe siècle. Formé de trois blocs rectangulaires superposés et d’un quatrième mis en équilibre de façon perpendiculaire – imitant une pile de livres –, l’édifice abrite, en plus de sa collection croissante comptant plus de 50 000 ouvrages, plusieurs cafés, un auditorium et une salle de lecture avec puits de lumière offrant une vue imprenable sur le port d’Halifax.

Integral House

L’architecture fait appel à la précision et à l’équilibre des mathématiques. Or, peu d’édifices associent de façon aussi étroite mathématiques et architecture comme le fait Integral House, création du cabinet d’architectes Shim-Sutcliffe. Ce projet, commandé par l’auteur d’un manuel de calcul bien connu, tient même son nom d’un symbole mathématique. Sise au bord d’un ravin dans le quartier Rosedale de Toronto, la maison se compose de murs en verre ondulé alternant avec des boiseries en chêne à l’intérieur; lorsqu’on se déplace dans Integral House, on a l’impression d’arpenter le boisé environnant. En plus de logements privés, Integral House abrite également un espace réservé aux prestations musicales et aux événements.

Cliff House

Lorsqu’on pense à l’architecture, on a souvent en tête des édifices élaborés et très dispendieux. Pourtant, Cliff House, création du cabinet d’architectes MacKay-Lyons Sweetapple, donne une tout autre impression. En équilibre sur un affleurement rocheux surplombant la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse, Cliff House est une maison en bois rectangulaire à la fois modeste et élégante. Bien fixée au rocher d’un côté, elle semble se lancer dans l’océan à l’autre extrémité. Son espace principal est doté de fenêtres sur trois côtés qui donnent sur l’eau et la terre ferme, tandis que les chambres se trouvent à l’étage supérieur. Une terrasse en bois longe un côté de la maison à partir de l’arrière. Semblant flotter au-dessus de la mer, cette maison a été conçue pour faire vivre à ses occupants une contemplation profonde du paysage environnant.

Tula House

Tula House, création du cabinet d’architectes Patkau, surplombe l’océan Pacifique sur une île éloignée du détroit de Georgia, en Colombie-Britannique. Cette maison au profil bas, d’une grande sophistication, présente des lignes continues vers les fenêtres à l’avant qui offrent une vue panoramique sur la mer, les îles et les montagnes du continent. Tula House se fond discrètement dans le décor accidenté où elle se niche, son toit tapissé de mousse et de couverture végétale locale.

Scandinave Les Bains Vieux-Montréal

Ces bains scandinaves promettent au visiteur une expérience sensorielle étonnamment intime dans des lieux aussi publics. Au rez-de-chaussée d’un ancien entrepôt du Vieux-Montréal, Scandinave Les Bains, un projet réalisé par Saucier + Perrotte architectes, s’inspire de la dualité métaphysique qui oppose le chaud et le froid, la glace et le feu, concept naturel au cœur de l’expérience des bains. Scandinave Les Bains est conçu pour refléter les rythmes du monde naturel, avec un plafond ondulé en bois, des murs en pente douce et des planchers qui se glissent entre courbes et dépressions. Les fenêtres extérieures, opalescentes, protègent la vie privée des utilisateurs et créent une atmosphère chaleureuse et lumineuse à l’intérieur.