Marie-Anne Day Walker-Pelletier | l'Encyclopédie Canadienne

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Marie-Anne Day Walker-Pelletier

Marie‑Anne Day Walker‑Pelletier, C.M., chef (née le 15 avril 1954, à Regina, en Saskatchewan). Marie‑Anne Day Walker‑Pelletier est chef élue restée le plus longtemps en poste de l’histoire du Canada. Elle a été chef de la Première Nation Okanese, située près de Fort Qu’Appelle, en Saskatchewan, de 1981 à 2020. Au cours de sa longue carrière, elle a atteint de nombreux objectifs, notamment l’établissement de la structure, des instruments et des politiques de gouvernance pour la Première Nation Okanese. Elle a également participé à plusieurs projets liés au bien‑être, à la réforme sociale et à l’éducation, se concentrant principalement sur le soutien aux femmes et aux enfants vulnérables. Elle a été une ardente défenseure de la préservation de la langue, des traditions et des droits issus de traités de la Première Nation Okanese.

Jeunesse et formation

Dans sa jeunesse, Marie‑Anne Day Walker‑Pelletier fréquente un pensionnat indien. Elle suit ensuite les cours du Saskatchewan Indian Federated College (devenu aujourd’hui l’Université des Premières Nations du Canada), où elle étudie les sciences de l’éducation, sans toutefois obtenir son diplôme à quelques crédits près, ce qui ne l’empêche pas de trouver rapidement du travail comme intervenante en éducation des adultes au Saskatchewan Indian Community College (appelé, de nos jours, le Saskatchewan Indian Institute of Technologies), où elle travaille avec divers groupes pour mettre en place des cours d’éducation des adultes.

Carrière en tant que chef

L’intérêt de Marie‑Anne Day Walker‑Pelletier pour la politique naît alors qu’elle assiste à une réunion des chefs de district. Elle fait du bénévolat pour le bureau de sa bande locale avant d’y être élue pour la première fois en 1981, à l’âge de 26 ans. Elle occupe ce poste pendant 15 mandats de 2 ans et 3 mandats de 3 ans, soit 39 années au total. Lorsqu’elle débute dans ses fonctions de chef, en 1981, elle est l’une des rares femmes à occuper ce poste au Canada, tandis qu’aujourd’hui, environ un tiers des chefs sont des femmes.

Au cours des premières années de sa carrière, elle fait de l’obtention des droits fonciers de sa bande, qui portent sur 4 856 ha, une priorité absolue. En 1989, elle supervise la construction d’une usine de traitement des eaux, pour un montant de 300 000 $, et de 9 km de nouvelle route pavée. Elle siège également aux conseils d’administration du Touchwood File Hills Qu’Appelle District Chiefs Council et de la Silver Sage Housing Corporation, à Regina, en Saskatchewan.

Marie‑Anne Day Walker‑Pelletier fonde la Saskatchewan First Nations Women’s Commission et le Provincial Partnership Committee on Missing Persons. Elle est également l’une des dirigeantes des File Hills Qu’Appelle Tribal Council Safe Shelters et siège aux conseils d’administration de la Wichihik Iskwewak Safe House, du File Hills Qu’Appelle Tribal Council, et du Saskatchewan Indian Gaming Authority and Qu’Appelle Haven. En tant que chef, elle aide la Première Nation Okanese à élaborer une législation indépendante, gérée par les Autochtones eux‑mêmes, concernant les services à la famille et à l’enfance.

« Je pense que ce n’est pas ce que j’ai accompli, mais ce que ma communauté a accompli avec mon leadership. » Marie‑Anne Day Walker‑Pelletier


En 2001, Marie‑Anne Day Walker‑Pelletier met sur pied un rassemblement de collecte de plantes médicinales traditionnelles et de guérison à Fort Qu’Appelle, sur des terres visées par le Traité 4. Organisée par la Première Nation Okanese, cette conférence a pour objectif de restaurer la santé physique et spirituelle des peuples autochtones. En 2005, elle devient présidente de la Federation of Saskatchewan Indian Nations, aujourd’hui connue sous le nom de Federation of Sovereign Indigenous Nations.

Marie‑Anne Day Walker‑Pelletier fait partie d’un groupe de dirigeants autochtones qui rencontrent le pape François, en 2022, pour discuter du rôle de l’Église catholique dans le système des pensionnats indiens et dans le génocide des peuples autochtones au Canada. Elle présente au pape des mocassins de bébé et lui demande de les ramener sur les marches d’un pensionnat indien de la Saskatchewan, lors de son voyage prévu au Canada plus tard cette année‑là. Effectivement, lorsque le pape arrive au pays en juillet, il rapporte deux paires de mocassins.

En 2016, l’Assemblée des Premières Nations reconnaît les qualités de leadership de Marie‑Anne Day Walker‑Pelletier et son mandat prolongé comme chef de la Première Nation Okanese. L’un des moteurs de sa carrière est de reconstruire les communautés autochtones et la vie de famille traditionnelle. Pour ce faire, elle trouve son inspiration dans ses propres expériences au pensionnat indien. Toute sa vie active, elle a cherché à rebâtir les collectivités des Premières Nations détruites par la Loi sur les Indiens, la rafle des années 60 et d’autres politiques canadiennes d’assimilation, s’efforçant toujours de concilier ses obligations professionnelles avec sa propre vie familiale, consacrant du temps à ses enfants et à ses petits‑enfants et demandant à ses collègues de respecter son engagement auprès de sa famille.

Le saviez‑vous?
En 2022, Postes Canada rend hommage à la chef Marie‑Anne Day Walker‑Pelletier avec un timbre commémoratif, l’incluant dans sa série « Leaders autochtones », avec Harry Daniels et José Kusugak.


Prix et distinctions

  • Membre, Ordre du Canada (2018)
  • Saskatchewan Order of Merit (2021)
  • Une bourse d’études au nom de la chef Day Walker‑Pelletier est octroyée par le File Hills Qu’Appelle Tribal Council.