Canada et le G20 (Groupe des vingt) | l'Encyclopédie Canadienne

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Canada et le G20 (Groupe des vingt)

Le G20, ou Groupe des vingt, a été créé en 1999. Il comprend les 19 pays dont l’économie est parmi les plus riches ou se développe le plus rapidement au monde, ainsi que l’Union européenne. Ses membres sont l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, la France, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, le Mexique, la Russie, le Royaume-Uni et la Turquie. L’Espagne est un invité permanent. Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du groupe se réunissent chaque année pour discuter et développer des moyens de traiter les questions financières d’intérêt mondial.

Contexte

En novembre 1975, les dirigeants des six pays possédant les plus grandes économies du monde (Allemagne de l’Ouest, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et États-Unis) se réunissent en France pour discuter des défis économiques mondiaux. Il est convenu qu’ils se réuniront chaque année. Cette organisation informelle est appelée le Groupe des Six, ou G6. Le Canada se joint au groupe en 1976, ce qui en a fait le G7. La Russie l’a rejoint à son tour en 1997 pour en faire le G8, mais en est expulsée en 2014. Le groupe redevient alors le G7.

Lorsque le G7 est formé, ses économies représentent environ 70 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. Dans les années 1990, les économies du groupe représentent encore de 64 à 67 % du PIB mondial. Cependant, les économies de nombreux pays – notamment la Chine, l’Inde et l’Indonésie – sont en pleine expansion. La nécessité d’un dialogue entre les économies avancées et émergentes s’impose de plus en plus, car la part des marchés émergents dans le commerce mondial augmente. La crise financière asiatique de 1997 constitue une autre incitation à former un groupe plus large. Elle débute lorsque la Thaïlande dévalue sa monnaie; en un an, les économies d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe de l’Est sont déstabilisées. Cette crise donne lieu à des appels à des consultations annuelles entre un groupe plus large de pays.

Origines

Lors d’une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7 en septembre 1999, on annonce qu’un nouveau groupe plus large de pays riches et en développement sera formé. Ce nouveau groupe viendra accroître le travail de ce qui est alors le G8, mais ne le remplacera pas. Cette annonce marque les débuts du G20.

Il est convenu que le groupe doit être suffisamment grand pour représenter légitimement les plus grandes économies et régions du monde, mais suffisamment petit pour permettre des discussions ouvertes et franches. Il est décidé que le nouveau groupe sera composé de 19 pays : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie et Turquie. L’Union européenne y participera en tant que représentant régional, tandis que l’Espagne en sera un invité permanent. Seront également invités aux réunions du G20 des représentants de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI), de l’Organisation internationale du travail, de l’Organisation mondiale du commerce et des Nations unies.

Sommet du G7, 2016

Structure et fonction

Comme le G7, le G20 n’a pas de constitution, de bureau permanent, ni de personnel. Il ne peut pas créer de lois et ne peut pas lier les États membres à des décisions ou à des politiques. Son objectif est de rassembler les pays pour discuter des questions qui les préoccupent et d’encourager les membres et les autres nations à les aborder de manière coordonnée.

Alors que le G7 réunit les chefs de gouvernement, les réunions du G20 réunissent le ministre des Finances, le gouverneur de la banque centrale et un autre représentant de chaque pays membre. (Voir Banque du Canada.) Le pays hôte change à chaque réunion annuelle d’automne. Chaque sommet de deux jours se termine par la publication d’un communiqué qui présente les résultats des discussions.

Le président du G20 a un mandat d’un an. Une équipe de gestion composée de trois personnes, à savoir le président sortant, le président actuel et le président à venir, propose les ordres du jour, sélectionne les intervenants et détermine les lieux de réunion. Le pays hôte assure les services de secrétariat. Un groupe de 20 adjoints se réunit au moins deux fois par an pour effectuer une planification plus détaillée. Des groupes d’étude effectuent un travail d’analyse entre les réunions. Le G20 invite également des groupes d’engagement internationaux de chaque pays membre à présenter des recommandations. Les groupes d’engagement représentent les préoccupations des entreprises, de la fonction publique, du travail, des sciences, des femmes et des jeunes. Ils comprennent également deux groupes d’engagement informels : l’Alliance des jeunes entrepreneurs; et Fora, précédemment appelé G(irls)20.

La première réunion du G20 se tient à Berlin, en Allemagne, en décembre 1999. Son président inaugural est le ministre des Finances du Canada, Paul Martin. Il avait fortement plaidé en faveur de la création du groupe. Il est établi que le mandat du G20 serait de promouvoir « la coopération pour assurer une croissance économique mondiale stable et durable qui profite à tous ».

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Initiatives notables du G20

Normes et codes

Lors des deux premiers sommets du G20 à Berlin (1999) et à Montréal (2000), il est convenu que tous les pays membres doivent adopter des politiques macroéconomiques et des réglementations saines en matière de taux de change et de gestion de la dette. Cela permettra de réduire la vulnérabilité à l’instabilité financière. Pour ce faire, chaque membre observe les normes et codes internationalement acceptés établis par le FMI et la Banque mondiale. Il est convenu que chaque membre devra faire preuve de transparence en rendant compte au FMI et à la Banque mondiale de ses progrès dans l’adoption des normes et des codes.

Consensus de Montréal

À Montréal en 2000, les membres du G20 expriment leur soutien à la mondialisation, soit l’intégration croissante des économies nationales résultant d’une plus grande mobilité internationale des biens, des services, des capitaux, des personnes et des idées. Il est convenu que tous les membres présenteront des études de cas démontrant comment ils s’efforcent de faire en sorte que les avantages de la mondialisation soient durables et largement partagés. (Voir aussi Développement durable.)

Financement du terrorisme

À la suite des attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, les membres du G20 établissent un plan d’action sur le financement du terrorisme. Ce plan stipule que des mesures de sécurité renforcées doivent être adoptées de manière à permettre la poursuite du commerce de biens et de services. Il stipule également que les pays membres s’engagent à lutter contre le terrorisme en empêchant les groupes terroristes de financer leurs opérations par l’accès aux systèmes financiers.

Règlements financiers

Le G20 se réunit à Washington, DC, au plus fort de la crise financière mondiale de 2008. Les membres s’engagent à réformer le système financier mondial pour aider les pays à se remettre des effets de la crise et à en éviter une autre. Ils décident également que chaque pays membre doit établir des réglementations plus strictes dans son secteur financier afin de renforcer la stabilité, la transparence, la responsabilité et l’intégrité.

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Protestations

Comme pour le G7, les efforts du G20 reflètent l’interdépendance internationale croissante engendrée par la mondialisation. Toutefois, la mondialisation suscite également des résistances et des protestations au motif qu’elle cause une baisse des normes environnementales, du travail et du niveau de vie. En 1998, environ 70 000 manifestants forment une chaîne humaine autour du site du sommet du G7 à Birmingham, en Angleterre. En juillet 2001, 200 000 manifestants se rassemblent lors de la réunion du G7 à Gênes, en Italie. Les affrontements entre la police et les manifestants entraînent de nombreux blessés et arrestations. Un manifestant est tué par balle.

Les manifestations antimondialisation lors des réunions du G7 font écho à des manifestations encore plus violentes lors d’autres réunions multilatérales, notamment la réunion de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de 1999 à Seattle et le Sommet des Amériques de 2001 à Québec. Le sommet du G20 à Toronto les 26 et 27 juin 2010 est le théâtre d’un violent affrontement entre environ 7000 manifestants et de 19 000 à 21 000 policiers. Au moins 11,2 millions de dollars en dommages sont réclamés aux assurances à la suite de cet événement. Il y a également plus de 1100 arrestations, ce qui en fait la plus grande arrestation massive de l’histoire du Canada. Dans le cadre du règlement d’un recours collectif, les services de police de Toronto versent 16,5 millions de dollars aux personnes détenues à tort.


Critiques

Le G20 est critiqué par ceux qui s’opposent aux effets de la mondialisation, notamment l’aggravation des inégalités de revenus et la dégradation de l’environnement. Le groupe est également critiqué pour son inaction face à la crise climatique et pour n’avoir pas joué un rôle significatif dans la distribution de vaccins pendant la pandémie de COVID-19.

Voir aussi Histoire économique du Canada; Réglementation de l’économie; Prévisions économiques; Nationalisme économique; Immigration économique au Canada; Politique fiscale; Niveau de vie.