Le scandale du Pacifique (1872-1873) est le premier grand scandale politique au Canada après la Confédération. En avril 1873, le premier ministresir John A. Macdonald et les grands dirigeants du cabinet conservateur sont accusés d’avoir sollicité de l’argent de la part de sir Hugh Allan, magnat du transport maritime, pour financer les élections en échange du contrat de construction du chemin de fer du Canadien Pacifique. À cause de cette entente, John A. Macdonald est forcé de démissionner en novembre 1873. Cette démission ne détruit toutefois pas le premier ministre sur le plan politique. Cinq ans plus tard, il mène les conservateurs au pouvoir de nouveau et il occupe le poste du premier ministre encore pendant 18ans.
Cette caricature politique sur le scandale du Pacifique par John Wilson Bengough présente le premier ministre sir John A. Macdonald qui explique à Alexander Mackenzie, chef de l’opposition : « J’avoue que j’ai accepté de l’argent et j’ai acheté mon électorat. Est-ce que ça fait mal? »
Dévoilement du scandale
Sir Hugh Allan, épistolier prolifique, garde sa correspondance avec sir John A. Macdonald et sir George-Étienne Cartier. Pendant que Hugh Allan et son avocat, John Abbott, sont en Angleterre pour obtenir des fonds pour le chemin de fer du Canadien Pacifique, George Norris, le secrétaire personnel de John Abbott, et son complice volent les lettres compromettantes que John Abbott garde pour Hugh Allan.
Les lettres montrent qu’il existe un accord entre Hugh Allan et les conservateurs, plus précisément entre lui et John A. Macdonald, George-ÉtienneCartier et le ministre des Travaux publics, Hector-Louis Langevin. Cet accord garantit que le contrat de construction du chemin de fer du Canadien Pacifique sera accordé à Hugh Allan en échange des fonds pour la campagne des conservateurs. George Norris vend les documents pour 5 000 $ aux députés de l’opposition libérale. Ces derniers dévoilent le scandale le 2 avril 1873 à la Chambre des communes.
Démission des conservateurs
En réponse aux accusations venant des libéraux, sir John A. Macdonald prétend que « ses mains sont nettes », car il n’a pas tiré de profit personnel de son lien avec Hugh Allan. Cependant, selon lui, il ne se souvient pas trop de la campagne électorale de 1872 et des négociations avec sir Hugh Allan à cause de ses problèmes d’alcool. Quelques jours après le dévoilement du scandale à la Chambre des communes, un comité parlementaire est convoqué par le gouvernement de John A. Macdonald afin de faire enquête sur des allégations de conflit d’intérêts et de corruption.
Cette caricature politique sur le scandale du Pacifique, faite par John Wilson Bengough, présente le premier ministre sir John A. Macdonald qui dit « Mes mains sont nettes! » près de Madame Canada avec une bouteille d’alcool dans sa poche. Dans sa main droite, on voit un journal où on peut lire : « Prorogation et suppression de l’enquête ». Dans sa main gauche, on voit une inscription : « Envoyez-moi un autre montant de 10 000 $ ».