David Saint-Jacques | l'Encyclopédie Canadienne

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David Saint-Jacques

David Saint-Jacques, O.C., O.Q., astronaute, ingénieur, astrophysicien, médecin (né le 6 janvier 1970 à Québec, au Québec). Au début de sa carrière, David Saint-Jacques a contribué à l’avancement de la technologie des télescopes au Japon et à Hawaï, et de la technologie médicale à l’hôpital Lariboisière, à Paris. (Voir aussi Astronomie; Recherche médicale; Technologie au Canada.) Il a également travaillé comme médecin et médecin en chef au Centre de santé Inuulitsivik à Puvirnituq, au Nunavik. En 2009, il a été sélectionné par l’Agence spatiale canadienne pour devenir astronaute. En 2018, il a séjourné 204 jours à bord de la Station spatiale internationale, soit plus longtemps que tout autre astronaute canadien.

Photo officielle de l’astronaute David Saint-Jacques, de l’Agence spatiale canadienne, 8 août 2016.

Formation et carrière

David Saint-Jacques naît à Québec le 6 janvier 1970. Il grandit à Saint-Lambert, une petite ville résidentielle située sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent en face de Montréal. Son père et son grand-père sont ingénieurs. (Voir aussi Ingénierie.) En 1993, il obtient un baccalauréat en génie physique de Polytechnique Montréal (auparavant École Polytechnique de Montréal).

Il travaille ensuite un certain temps en génie biomédical à l’hôpital Lariboisière, à Paris. David Saint-Jacques fait partie d’une équipe qui travaille à l’amélioration de l’équipement radiologique pour la ciné-angiographie, c’est-à-dire l’enregistrement d’images radioscopiques des ventricules et des vaisseaux sanguins du cœur.

En 1998, il obtient un doctorat en astrophysique de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni.

Tout en complétant son doctorat, David Saint-Jacques contribue à l’avancement du télescope optique à synthèse d’ouverture de Cambridge et au télescope William Herschel dans les îles Canaries. Dans le cadre de son post-doctorat, il travaille au développement de l’interféromètre infrarouge Mitaka au Japon et au système d’optique adaptative du télescope Subaru à l’observatoire du Mauna Kea à Hawaï (voir Observatoire).

En 2001, David Saint-Jacques revient au Canada, où il travaille avec d’autres astrophysiciens à l’Université de Montréal (voir Astrophysique). Il obtient son diplôme en médecine de l’Université Laval à Québec en 2005. Il entreprend également d’autres formations médicales au Liban et au Guatemala. En 2007, il complète sa résidence à l’Université McGill, à Montréal, et se concentre sur la pratique de la médecine en région éloignée.

David Saint-Jacques commence sa carrière médicale à Puvirnituq, au Nunavik, un petit village inuit sur la rive de la baie d’Hudson. Il est médecin en chef adjoint du Centre de santé Inuulitsivik, qui assure des soins de santé pour sept communautés inuites. Il travaille aussi comme professeur adjoint de médecine familiale à l’Université McGill, supervisant des stagiaires en médecine au Nunavik.

Astronaute

David Saint-Jacques durant une séance de familiarisation à la robotique dans les quartiers généraux de l’Agence spatiale canadienne à Longueuil, Québec, 25 juillet 2009.

En mai 2009, après un processus de sélection rigoureux parmi plus de 5 000 candidats, l’Agence spatiale canadienne choisit David Saint-Jacques pour devenir l’un des deux nouveaux astronautes canadiens. Il déménage à Houston afin d’entreprendre sa formation d’astronaute à la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Il termine sa formation en 2011.

Pour sa première mission importante, David Saint-Jacques fait partie de l’équipe internationale du programme de la NASA appelé Extreme Environment Mission Operations (opérations de mission en conditions extrêmes) près de Key Largo, en Floride. Lui et son compatriote, l’astronaute canadien Jeremy Hansen, travaillent avec d’autres astronautes de la cohorte de 2009, apprenant à diriger un sous-marin DeepWorker tout en réalisant des expériences durant une mission sous-marine de 13 jours, conçue pour simuler le travail sur un astéroïde.

Il complète aussi une formation sur les systèmes de la Station spatiale internationale. Aux États-Unis et en Russie, il se familiarise avec les sorties extravéhiculaires dans l’espace, la robotique, les tactiques de survie dans la nature sauvage en été et en hiver ainsi que le pilotage d’un jet T38-N.

En 2012, David Saint-Jacques entreprend une audacieuse mission de formation appelée Cooperative Adventure for Valuing and Exercising Human Behaviour and Performance Skills (CAVES). Cette expérience simule les conditions de travail dans la Station spatiale internationale en faisant séjourner les astronautes dans des quartiers exigus à l’intérieur d’une caverne, à une profondeur de 4 km, où ils doivent vivre et réaliser des expériences. Les participants apprennent à coopérer au sein de l’équipe tout en affrontant des conditions de vie et de travail difficiles.

Expédition 58/59

20 juin 2018

La Station spatiale internationale (SSI) a été construite en collaboration par les États-Unis, la Russie, l’Europe, le Japon et le Canada. Depuis le début de la construction en 1998, elle orbite à une altitude de 400 km au-dessus de la Terre à une vitesse de 28 000 km à l’heure. Depuis 2000, elle a été occupée par des astronautes d’au moins 20 pays qui ont réalisé des expériences dans ses six laboratoires dans le but de faire progresser l’exploration de l’espace tout en bénéficiant à la vie sur Terre.

En mai 2016, David Saint-Jacques est choisi pour servir dans la mission Expedition 58/59 sur la SSI. Saint-Jacques baptise personnellement cette mission « Perspective ». Sur le site de l’Agence spatiale canadienne, il explique son intérêt pour la mission : « J’ai hâte de voir notre planète de mes propres yeux à partir de l’espace, sans frontières, sans différences, et j’ai hâte aussi de pouvoir faire part de mon expérience et de ma nouvelle perspective. » Pour se préparer à cette mission, il entreprend deux autres années de formation intense aux États-Unis, au Canada, en Europe, au Japon et en Russie.

David Saint-Jacques décolle d’une base au Kazakhstan le 3 décembre 2018 avec l’astronaute américaine Anne McClain et le cosmonaute russe Oleg Kononenko. Les astronautes ne reviendront sur Terre que le 24 juin 2019. À ce jour, cette mission de 204 jours est la plus longue pour un astronaute canadien. Pendant la mission, il réalise plusieurs expériences, remplit la fonction d’officier médical de l’équipe, réalise des travaux d’entretien et dirige le Canadarm 2. Il devient aussi le quatrième astronaute canadien à réaliser une sortie extravéhiculaire dans l’espace.

Durant sa mission à bord de la SSI, David Saint-Jacques envoie beaucoup de photographies et de vidéos sur Terre. Il participe à Exploring Earth, un programme éducatif conçu pour les étudiants qui utilisent les images qu’il a prises depuis l’espace pour améliorer leur compréhension des caractéristiques géologiques et construites de la Terre.

Interrogé sur ses motivations pour entreprendre tant de défis dans de si nombreux domaines, David Saint-Jacques déclare : « Ma principale motivation est de comprendre… J’ai toujours voulu aller au fond des choses, et aller plus loin que les livres et la théorie. Je suis naturellement curieux et attiré par les découvertes et l’aventure. »

Vie personnelle

David Saint-Jacques est marié à Véronique Morin, une médecin de famille détenant une maîtrise en santé publique qui a pratiqué la médecine au Nunavik, à Montréal et à Houston, au Texas. Ils ont trois enfants, Pierre, Léon et Sophie.

David Saint-Jacques a obtenu son brevet de pilotage commercial et une certification de plongée sous-marine. Il pratique la voile, le vélo, l’alpinisme, le ski et l’aviron. Il parle couramment l’anglais et le français et peut tenir une conversation en russe, en japonais et en espagnol. (Voir aussi Langues utilisées au Canada.)

Prix et récompenses

Lecture supplémentaire

Liens externes